C'est une étude britannique récemment publiée qui l'affirme : les ruptures sur les implants mammaires PIP pourraient être plus nombreuses que prévu. Conduite auprès de 500 femmes porteuses de ces prothèses en Grande-Bretagne, elle montre un taux de rupture situé entre 15,9 % et 33,8 % pour des implants au gel de silicone « frelaté » vieux de sept à douze ans. Or, « selon de précédentes études, les taux de rupture rapportés étaient de 2 % à 5 % d’après des estimations basées sur les données indirectes », explique dans un communiqué, Jan Stanek, l’auteur principal de cette étude parue dans le « Journal of Plastic, Reconstructive and Aesthetic Surgery ». Dans le cadre de ces nouvelles recherches, les implants ont été examinés par échographie, permettant ainsi une meilleure détection des ruptures de l'enveloppe externe de la prothèse qu'un examen clinique classique.
En France, et contrairement aux autorités britanniques, le gouvernement avait appelé, dès décembre 2011, les quelque 30 000 Françaises porteuses de ces prothèses à se les faire enlever en raison du risque de rupture élevé et du pouvoir irritant du gel utilisé illégalement pour les fabriquer. D'après le dernier bilan diffusé à la mi-mars par les autorités sanitaires, environ 20 % des femmes concernées avaient suivi les recommandations du gouvernement. Sur les prothèses PIP, 1 986 ruptures ont été constatées, d'après ce même bilan. Près de la moitié des ruptures concernait des implants récents, de moins de cinq ans ; un phénomène « anormal », selon Dominique Maraninchi, directeur général de l’Afssaps, l'Agence française de sécurité sanitaire.
Les fabricants et chirurgiens plasticiens s'accordent toutefois sur le fait qu'un implant mammaire a une durée de vie limitée d'une douzaine d'années. Et bien que la plupart des implants finissent par rompre avec le temps s'ils ne sont pas remplacés, le gel de silicone reste normalement à l'intérieur de son enveloppe. S'il en sort, il est conçu de manière à ne pas provoquer d'irritation sur les tissus environnants. Dans le cas des prothèses PIP, une majorité des implants ont été remplis d'un gel illégal non médical et irritant pour les tissus.
Crédit photo : AFP
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