Les PPP – les femmes porteuses de prothèses PIP- accentuent leur mobilisation, inquiètes après l'annonce d'un quatrième cas de cancer détecté chez l’une d’entre elles ; ce qui porte à 5 le nombre de victimes déclarées des prothèses défectueuses : deux sont décédées, deux souffrent d’un cancer du sein, une autre d’un lymphome. Une situation d’urgence qui incite les femmes opérées à venir manifester aujourd’hui devant le ministère de la Santé, tandis que se déroulera un comité de suivi autour de Xavier Bertrand, composé des autorités sanitaires, des chirurgiens plasticiens, oncologues et associations de victimes.
« Il aura fallu l’annonce de deux décès et de quatre cas de cancers chez des porteuses de ces prothèses frauduleuses pour ramener ce scandale sanitaire sans précédent sur le devant de l’actualité », peut-on lire sur le site de l’association des femmes porteuses de prothèses PIP.
L’affaire ne manque pas en effet d’alerter toutes les femmes ayant été opérées pour une augmentation de poitrine. Près de 4000 appels auraient été recueillis par le numéro vert spécial mis en place la semaine dernière : 0 800 636 636. La plupart des femmes se demandent comment elles peuvent identifier la marque de leurs implants, et si elles doivent se faire réopérer. Le site de l’association PPP rappelle néanmoins que « le lien de cause à effet n’est pas prouvé scientifiquement, mais les femmes déjà inquiètes sont maintenant très angoissées et réclament une prise en charge adaptée pour toutes. »
Le retrait préventif des implants de cette marque, même en bon état, reste pour le moment la seule recommandation de l’Afssaps, avis partagé par certains chirurgiens plastiques, à l’instar du Dr Denis Boucq, qui, interrogé par le Parisien, concède avoir réopéré 65 patientes au cours des derniers mois. L’une d’entre elles, Edwige, est decédée le mois dernier d’un lymphome contracté suite à la rupture de ses prothèses. D’après un autre chirurgien cité dans le Parisien, la profession aurait perdu 20% de clientes depuis que le scandale a éclaté en 2010.
Mais ironie du sort, ceux qui avaient implanté des prothèses PIP seraient apparemment ceux qui s’en sortent le mieux ; leurs clientes reviennent, pour se faire réopérer…
Le blog de l'Association
Source : Le Parisien
Crédit photo : AFP
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