Forme
Prothèses mammaires PIP : « Des fûts suspects portant l'étiquette SILOP »
Publié le 16 janvier 2012 à 10:49
Par Marie-Laure Makouke | Rédacteur
Marie-Laure Makouke, rédactrice spécialisée dans les sujets de société sur le site terrafemina.com
Pour la première fois depuis 2010, l'expert de l'Afssaps qui a mis à jour la supercherie des prothèses PIP témoigne. Sur France 2 et dans les colonnes du Monde, il a raconté les circonstances l'ayant conduit à la découverte des matières premières suspectes.
La suite après la publicité


« Je n’ai jamais vu une telle fraude de ma vie ». C’est ainsi que l’inspecteur de l’Agence de sécurité sanitaire qui a mis à jour la supercherie des prothèses PIP est revenu, ce week-end, sur les circonstances de sa découverte. C’est dans les colonnes du quotidien Le Monde et sur France 2 que l’expert de l’Afssaps a témoigné pour la première fois, sous couvert d’anonymat.
Selon son récit, alors que le premier jour de contrôle dans l’entreprise PIP, à la Seyne-sur-Mer (Var), se déroule sans accrocs, tout s’accélère le deuxième jour. En effet, le 17 mars 2010, il découvre sur un site sur lequel il n’est plus attendu pour s’y être déjà rendu, des fûts suspects portant l’étiquette « SILOP » pour silopren, une huile de silicone non-autorisée pour un usage médical. Or, sur les documents examinés la veille, il n’était fait mention nulle part de ce produit.
Sur France 2, l’inspecteur raconte : « les personnels de production me disent qu’ils ne savent pas ce que sont ces étiquettes, je demande les factures et on ne me les sort pas. » Quant au directeur de l’entreprise, Jean-Claude Mas, il n’est pas non plus en mesure de fournir ni explication cohérente ni facture. « Je monte voir Monsieur Mas, et je lui demande ce que sont ces matières premières, poursuit l’agent de l’Afssaps. Il me dit : On avait prévu de faire du développement. Quel développement ? Il me répond : Je ne sais plus. »
Cette découverte avait provoqué l’ouverture d’une information judiciaire pour tromperie aggravée qui devrait donner lieu à un premier procès d’ici fin 2012.

En France, 30 000 femmes sont porteuses de prothèses de la marque « Poly Implant Prothèses ». Elles sont pour l’heure 2 400 à avoir déposé plainte.

Crédit photo : AFP

VOIR AUSSI

Prothèses PIP : Jean-Claude Mas, escroc sans états d'âme
Prothèses mammaires PIP : le retrait des implants remboursé
Prothèses PIP : « les chirurgiens vont se répartir le travail »
Prothèses PIP : Xavier Bertrand veut renforcer les contrôles chez les médecins
Prothèses mammaires PIP : « J'ai subi 5 opérations à cause d'un implant »

Mots clés
Forme Santé
Sur le même thème
Les articles similaires
Dernières actualités
Dernières news