Le 3 novembre 2021 à 9h22. C'est la date à laquelle les femmes commencent à travailler gratuitement cette année - écart salarial entre les sexes oblige. En 2020, cette date tombait le 4 novembre. Une réalité éclairée par l'économiste et activiste Rebecca Amsellem, à l'origine du mouvement #5Novembre16h47, et par la newsletter dont elle est la fondatrice, Les Glorieuses.
Précisément, l'écart salarial entre hommes et femmes serait cette année évaluée à 16,5%, selon Eurostat, l'organisme de statistiques de l'Union Européenne. Soit un point de plus qu'en 2020, développe la newsletter féministe. "L'heure est à la prise de conscience", affirme avec force Rebecca Amsellem.
Cette année plus que jamais, Les Glorieuses lance ainsi un appel, non plus seulement à l'adresse des pouvoirs publics et entreprises, mais aussi à l'attention des candidats et candidates à l'élection présidentielle, sur le sujet des inégalités salariales.
A travers son mouvement fédérateur #3Novembre9H22, Rebecca Amsellem incite ainsi les candidats et candidates à l'élection présidentielle à se saisir de ce sujet primordial, en proposant les mesures adéquates. Par exemple ? Revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses (les métiers de la santé et du "care" par exemple, si essentiels durant la crise du Covid), soutenir un congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents, s'assurer de l'établissement d'un plan économique adapté...
Mais aussi appliquer le principe "d'éga-conditionnalité", lequel permet de conditionner "l'accès aux marchés publics, l'obtention des subventions publiques et celui des prêts garantis par l'Etat au respect de l'égalité salariale au sein de sa structure", et ce afin de s'assurer que les entreprises respectent l'égalité de rémunération entre les sexes dans leurs organisations, comme l'énonce Les Glorieuses.
"Oui, l'égalité coûte de l'argent. Des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd'hui afin d'éviter d'attendre 2234 pour voir naître l'égalité salariale. L'égalité est un choix moral et un choix économique", développe encore l'instigatrice des Glorieuses.