"Nous avons un certain nombre de pronoms disponibles et nous sommes ouverts aux retours de notre communauté si jamais nous en avons omis qui devraient être inclus". Ainsi s'est exprimé un porte-parole du réseau social Facebook, propriétaire de son célèbre voisin Instagram, à propos d'une mise à jour toute neuve de ladite plateforme : permettre aux utilisateurs et utilisatrices de préciser leurs pronoms. "Avec cet outil, nous espérons normaliser un peu plus cette pratique", poursuit l'orateur, comme le rapporte le journal 20 Minutes.
Mais pourquoi donc normaliser ces détails ? Car ils n'en sont pas. Préciser ses pronoms de genre, au sein de sa bio Twitter par exemple, revient à détailler les pronoms auxquels l'on s'identifie, ceux par lesquels notre interlocuteur ou interlocutrice doit nous désigner. Limpide ? Pas tant quand la personne concernée est non-binaire, c'est-à-dire, qu'elle refuse d'être catégorisée comme "homme" ou "femme" au sein de la société. En attendant une plus forte visibilité de la non-binarité, cette indication est un début d'inclusion.
Inclusion que souhaite faciliter Instagram en nous permettant d'afficher, en public ou privé, nos pronoms. Uniquement outre-Atlantique pour l'instant, mais bientôt en France, on l'espère.
"Reconnaissant le rôle-clé qu'ils jouent dans l'expérience de l'identité, certains réseaux sociaux et applications de rencontres ont progressivement permis aux gens d'ajouter des pronoms à leurs profils. Maintenant, vous pouvez ajouter Instagram à cette liste", s'est d'emblée réjouie la World Wide Web Foundation sur Twitter. Depuis plus de dix ans, l'organisation à but non lucratif s'engage justement pour un web plus ouvert et inclusif.
En ce sens, les personnes non-binaires pourront ainsi épingler leurs pronoms de genre neutre, "They/Them", pour éviter toute confusion au sujet de leur identification genrée. En France, on emploierait plus volontiers le pronom de genre "iel" afin de témoigner de cette neutralité. Mais dans le registre francophone, d'autres déclinaisons se sont également popularisées, comme "ielle", "ellui", ou encore "yel". Une variété synthétisée par la recherche francophone de la personne non-binaire, transféminine et pansexuelle Florence Ashley.
Aujourd'hui, même la vice-présidente Kamala Harris précise ses pronoms de genre dans sa bio Twitter. Raison de plus pour sauter le pas.