Un vent de liberté soufflerait-il sur la République islamique d'Iran ? Depuis l'élection, en juin dernier, du modéré Hassan Rohani à la gouvernance du pays, les signes d'ouverture diplomatique et de tolérance se sont multipliés, suscitant l'espoir du peuple iranien.
Ce dernier vient d'ailleurs de se découvrir un porte-parole surprenant : Zahra Eshraghi, petite-fille de l'ayatollah Khomeini, qui a fondé la République islamique d'Iran en 1979.
À 49 ans, Zahra Eshraghi n'est pas une Iranienne comme les autres. Celle qui dit « vouloir briser les tabous » se maquille, porte des bottes à talons. Le foulard qu'elle porte sur les cheveux est coloré et griffé Yves Saint-Laurent. Fait rare, note Le Monde, elle ose tenir la main de son mari, le frère de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami, en public. C'est parce qu'elle ose défier les autorités, gardiennes des mœurs iraniennes dont son grand-père est l'instigateur, que Zahra Eshraghi intrigue. Et pourrait devenir le symbole de la révolution des femmes en Iran.
Dans un entretien publié dimanche 12 octobre dans Sharq Parsi, l'édition persane du quotidien Asharq Al-Awsat, Zahra Eshraghi se prononce d'ailleurs pour les droits des femmes dans le pays. Opposée au port du hijab par les femmes politiques iraniennes, Zahra Eshraghi veut se faire le chantre de la révolution vestimentaire en Iran. « J'ai toujours été contre la manière qu'ont les femmes politiques de s'habiller. Si elles veulent faire connaître l'islam, elles doivent porter de plus jolies tenues, de plus beaux hijabs. Je veux dire aux Iraniennes : « Portons des couleurs joyeuses ! »
Zahra Eshraghi va même plus loin, prônant « l'abrogation de la loi sur le code vestimentaire ». « Je veux la révolution des couleurs, clame-t-elle. J'entends par là qu'il faut apporter de la joie dans la société et changer tout ce noir en teintes claires. Redonnons des couleurs à la société ! » Zahra Eshraghi compte d'ailleurs sur le soutien du nouveau chef de la République islamique : « Peut-être que l'arrivée au pouvoir de Hassan Rohani constitue une bonne occasion », conclue-t-elle.