C'était le 30 janvier en Iran. Un chanteur à la carrière florissante, Hamid Askari, se produisait en concert. Dans son groupe sur scène, c'est une guitariste qui assure le spectacle, Negin Parsa. Elle prend alors le micro pour chanter seule. Sauf qu'en Iran, une femme n'a pas le droit de chanter seule, c'est une infraction.
Son micro est alors immédiatement coupé par les organisateurs. Mais c'est alors que le chanteur Hamid Askari lui tend le sien pour qu'ils puissent tout les deux continuer la chanson.
C'est le blog Nouvelle d'Iran sur le site du Monde qui relate cette histoire. Une vidéo est disponible sur Youtube où l'on voit effectivement la musicienne chanter seule à plusieurs moments du concert.
Selon l'article, le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique va étudier le cas du chanteur. En attendant, toutes ses activités mais également celle de la société organisatrice du concert sont suspendues. Lundi 4 février, il a lui a été notifié une interdiction de se produire jusqu'à nouvel ordre.
En Iran, la culture est très encadrée. Ainsi, selon l'article du Monde, chaque chanson avant sa sortie doit être validée, pour la musique et les paroles, par le ministère de la Culture.
L'Iran reste l'un des pays les plus restrictifs en matière de droits des femmes. Depuis 1979 et la proclamation de la République islamique, il leur est imposé de porter le voile. Celles qui osent l'enlever et le manifester publiquement sont arrêtées par la police. 112 militantes auraient été arrêtées ou mises en prison en 2018 selon Amnesty International.
Celles qui protestent ont créé les #WhiteWednesdays. Le mercredi, elles postent une photo d'elles avec un voile blanc ou un vêtement blanc pour protester contre le port du voile obligatoire.
En juillet, une instagrammeuse aux 600 000 abonné·es qui avait dansé sans voile devant sa webcam avant de poster la vidéo sur le réseau social, avait été arrêtée pour "contenus immoraux". Maedeh Hojabri, 18 ans, avait dû faire des excuses publiques sous la contrainte à la télévision.