Journaliste et écrivain de 23 ans, Israa Al Mudallal officie en tant que porte-parole du Hamas depuis deux jours. Cette amoureuse de la littérature est diplômée de l'Université Grange Technology College à Bradford, en Grande-Bretagne, et de l'Université de Gaza. Chargée de la communication avec les médias occidentaux, elle s’exprimera en langue anglaise avec eux. Une exception toutefois : les médias israéliens, avec lesquels le Hamas lui a interdit toute communication. « Si on m'en donne la permission, je n'ai personnellement pas de problème », confie-t-elle cependant.
Affirmant sa volonté de modifier les stéréotypes associés au Hamas, la jeune Palestinienne a ouvert un compte Facebook et un compte Twitter pour transmettre le message de son parti. Son premier tweet, en anglais, fait référence au décès d’un prisonnier palestinien retenu en Israël.
Israel is committing a crime by the right of humane low, the Palestinian prisoner al-Turabi died inside the prison with very bad conditions.
— Isra Almodallal (@isra_jourisra) November 5, 2013
Selon le site Internet israélien Ynet elle veut « s'adresser aux médias occidentaux, changer le discours médiatique et peindre un tableau différent de la Palestine et de Gaza ». Pour se faire, la nouvelle voix du Hamas a affirmé vouloir adopter une approche « plus humaine » dans le discours du Hamas : « L'Occident ne comprend pas le discours religieux de la même façon que le discours humain », a-t-elle déclaré au quotidien Asharq Al Awsat.
Par cette volonté de nommer une femme porte-parole du mouvement, le Hamas souhaite valoriser son image en Occident. Ihab Al Ghosein, porte-parole du gouvernement de l’organisation islamiste palestinienne, a affirmé à l’agence palestinienne de presse Al Ray : « Il s'agit de développer le discours médiatique en Occident », ainsi que de « faire parvenir le point de vue du gouvernement et de la cause palestinienne à l'Occident ». Dans cette détermination à améliorer l’image du mouvement palestinien, le choix d’une femme à ce poste n’est pas anodin. Toujours selon le porte-parole, cette initiative correspond à un désir de « renforcement du rôle des femmes palestiniennes », celles-ci ayant « déjà fait leurs preuves dans tous les domaines ». Implicitement, il vise à humaniser une organisation politique dont l’Union européenne a toujours dénoncé les pratiques terroristes.
Manon Adoue
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