Le Japon est loin d'être progressiste en matière de droits des femmes, voire même carrément à la traîne. Après le ministre du Travail et de la Santé qui a estimé "approprié" et "nécessaire" l'obligation des employées à porter des talons hauts au bureau - en réponse à une pétition en ligne -, c'est au tour des universités de médecine d'apporter leur pierre à l'édifice du sexisme plus vraiment ordinaire.
Et pour cause, l'année dernière, plusieurs établissements, notamment ceux situés à Tokyo, avaient admis trafiquer les résultats des candidates pour favoriser les étudiants pendant plus de dix ans.
Les facultés maintenaient ainsi le ratio de femmes admises à 30 % du nombre total d'élèves. La raison ? Qu'il y ait davantage d'hommes reçus puis diplômés en médecine que de femmes pour anticiper le manque que celles-ci créeraient en quittant leur poste pour se marier et avoir des enfants.
Selon le Guardian, le doyen de la faculté de médecine, Hiroyuki Daida, avait d'abord tenté de justifier cette pratique, affirmant que les femmes étaient plus matures plus vite et avaient de meilleures aptitudes à communiquer. "D'une certaine façon, il s'agissait d'une mesure conçue pour aider les candidats masculins", a-t-il dit.
Dommage pour le raisonnement ultra-patriarcal du pays, les Japonaises ont depuis clairement prouvé qu'elles méritaient d'être enfin prises au sérieux. Suite à l'abolition de cette pratique injuste, les admissions à l'Université Juntendo de Tokyo ont été plus importantes chez les femmes que chez les hommes, avec 8,28% de reçues chez les candidates qui se sont présentées au concours, contre 7,72 % des hommes qui ont tenté leur chance.
A l'Université de Tokyo, 20,4 % des femmes ont été admises contre à peine 20 % des hommes, comme l'indique le journal anglais. Une progression qui, on l'espère, permettra au taux de femmes médecins au Japon d'augmenter. Avec seulement 21,1 % d'entre elles sur le nombre total de médecins, le pays figurait en 2016 au niveau le plus bas parmi les nations appartenant à l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).