"Je me trouve dégueulasse, je suis pas mannequin quoi" : cette humoriste se livre sur ses complexes physiques

"Mais comment lui il croit que je peux être belle ?!"

Cette phrase, elle est décochée avec beaucoup d'humour, mais aussi, c'est certain, une belle pointe de sensibilité et d'humilité, par l'une des grandes stars du rire actuelles. Révélation de Golden Moustache, et de la série Le Flambeau, dont le spectacle cartonne sur Canal à l'heure actuelle... "Elle", c'est naturellement Laura Felpin.

Imitatrice et comédienne de grand talent dans son art de croquer ses congénères, avec une redoutable minutie. Seulement voilà, alors que l'humour même des femmes fait polémique chez les esprits les plus étroits (comme en témoigne cette excellente analyse de la chaîne Calmos : "Les femmes ne sont pas drôles ?"), les femmes humoristes doivent également faire face aux remarques sur leur physique au sein d'un milieu encore très masculin. Où les violences sexistes et sexuelles ne manquent d'ailleurs pas, soit-dit en passant.

Et par-delà le regard des autres, à leur propre regard, plus impitoyable encore.

A l'affiche du film L'Amour c'est Surcoté, premier long-métrage de Mourad Winter présenté lors de la 28ème édition du festival International du Film de Comédie à l'Alpe d'Huez, Laura Felpin peut donc largement en témoigner. Elle endosse pour la première fois un grand rôle de cinéma, dans cette chronique très générationnelle où s'enlacent potacherie et romance. Et elle a du pour ce faire lutter contre ses propres complexes physiques.

Au magazine de cinéma Première, elle se livre ainsi comme rarement : "Y'a tellement de projections où je me vois, et où je me dis : ohlala, je suis dégueulasse..." 

Et l'humoriste de poursuivre sur le même ton : "Dans aucun de mes films c'était l'objectif d'être mignonne, mais dans L'amour c'est surcoté, plutôt, oui... Et bah moi j'y croyais pas du tout. Mais Mourad, lui, il me dit que je suis belle. Mais comment lui il croit que je peux être belle ?!..."

"Genre, je savais que j'étais pas mannequin !", s'amuse encore la comédienne, félicitant le metteur en scène de "l'avoir bien filmée". Et son interlocuteur, présent lors de cette interview, de lui rétorquer : "Non, tu es vraiment très belle". Une complicité qui fait plaisir à voir. 

Mais la suite est plus truculente encore.

Car l'actrice y assène, avec la prose qu'on lui connaît : "Moi en fait, j'ai un visage circonférentiel - je ne sais pas du tout si ça se dit. C'est à dire qu'il ne faut jamais me filmer de face". Difficile de ne pas percevoir à travers le second degré de Laura Felpin un regard pas forcément tendre envers son propre corps, son physique, une appréhension des attentes d'autrui... Autant d'éléments d'ailleurs qui hantent bien des personnages féminins dans nos comédies romantiques préférées. Dont L'amour c'est surcoté semble être le pendant moderne et décomplexé. 

"Laura Felpin est hilarante et séductrice dans ce film", observent d'ailleurs nos confrères de Première. 

"Hakim Jemili y incarne impeccablement Anis, diagnostiqué « nul avec les meufs » depuis son plus jeune âge. Un loser au jeu de l'amour qui prend enfin son courage à deux mains un soir, trois ans jour pour jour après le décès de son meilleur pote : mais en draguant Madeleine (Laura Felpin) il ne sait pas que la jeune femme va le forcer à l'introspection et à revoir son rapport à la gente féminine. C'est une comédie romantique comme on en voit peu, qui parvient à ne jamais perdre de vue l'émotion tout en multipliant les excellentes vannes à un rythme à peine croyable".

De quoi ravir les fans de la comédienne, non ?