Sur Goop, son site de lifestyle, Gwyneth Paltrow propose pêle-mêle des accessoires et vêtements hors de prix, des recettes ultra healthy, et des conseils beauté/hygiène/sexo tantôt séduisants tantôt rebutants. On se souvient ainsi de son entrain pour le sauna vaginal, une technique censée améliorer la circulation et la digestion mais qui avait fait bondir tout bon gynécologue qui se respecte. Toujours présente quand il s'agit de tester de nouvelles innovations beauté ou bien-être, l'actrice de 43 ans vient d'expliquer au New York Times qu'elle s'était littéralement mise à la piqure d'abeille. Elle raconte : "C'est un traitement vieux de plusieurs milliers d'années et qui s'appelle l'apithérapie. Les gens l'utilisent pour lutter contre les maladies inflammatoires ou pour aider à la cicatrisation. Si vous faites des recherches sur le sujet, vous verrez à quel point c'est incroyable. Mais mon dieu, que c'est douloureux".
En quelques mots, Gwyneth Paltrow a réussi à réveiller notre intérêt, mais aussi à nous faire quelque peu frissonner. L'apithérapie n'est-elle pas un peu dangereuse ? Et surtout, quelle est sa véritable utilité ? Tout d'abord, il faut savoir que cette technique ne comprend pas seulement les soins par la piqure d'abeille mais consiste à utiliser tous les produits récoltés, sécrétés ou transformés par la butineuse. On pense ainsi à la gelée royale, au miel, à la propolis, au pollen, ou à la cire, qui au même titre que le venin, ont pas mal de vertus (Botox® naturel, complément alimentaire, antioxydant, antibactérien, stimulation de l'énergie vitale). Comme le dit l'actrice, l'apithérapie existe bien depuis plusieurs siècles, puisque même Hippocrate croyait dur comme fer dans ce remède alternatif. Et si la médecine ne reconnaît pas cette pharmacopée naturelle, de nombreux essais cliniques et travaux tendent à valider ses propriétés.
Alors, pourquoi se fait-on piquer ? Parce que le venin d'abeille contient certains agents anti-inflammatoires, dont la mélittine et l'adolapine. La première est par exemple connue pour être cent fois plus puissante que l'hydrocortisone et pour stimuler le cortisol (une hormone qui agit comme anti-inflammatoire). De plus, ces composants stimulent et renforcent le système immunitaire et aident à détoxiquer l'organisme. Le venin d'abeille est ainsi un très bon allié pour aider à la cicatrisation mais aussi pour lutter contre les arthrites chroniques, les affections rhumatismales, et les maladies inflammatoires, notamment les tendinites et la sclérose en plaques.
Côté pratique, les allergiques et âmes sensibles devront s'abstenir. La méthode traditionnelle consiste ainsi à déposer une à une des abeilles vivantes sur la peau de la personne souffrante – généralement sur la zone douloureuse ou des points d'acupuncture. Dès que l'abeille pique, elle est retirée et meurt dans les heures qui suivent. Heureusement, les techniques ont évolué et aujourd'hui, il est possible d'extraire le venin de la butineuse sans la tuer. Certains praticiens proposeront ainsi la piqure via une seringue, ou choisiront carrément d'autres voies d'administration avec du venin sous forme de lotion, crème, comprimés ou gouttes.
Et Gwyneth Paltrow alors, pourquoi a-t-elle succombé à l'apithérapie ? Peut-être bien parce qu'outre-Atlantique, le venin d'abeille est considéré comme le nouvel anti-rides qui buzz. La mélittine permettrait ainsi de stimuler la production de collagène et d'augmenter le flux sanguin. Reste à savoir pourquoi l'actrice est allée jusqu'à se faire piquer quand de nombreuses marques proposent déjà des cosmétiques à base de venin d'abeille. Mais eh, Gwyneth est une aventurière de la beauté, ne l'oublions pas.
L'apithérapie vous intéresse ? Bonne nouvelle, il existe une association francophone (AFA), fondée Bernard Descottes, professeur et chef de service de chirurgie viscérale et transplantations au CHU de Limoges. Pour tous renseignements, nous vous conseillons de vous rendre directement sur le site internet de l'AFA.