L'État islamique va toujours plus loin dans l'horreur. Alors que le groupe terroriste multiplie les exactions envers les femmes, un fait nouveau vient s'ajouter à cette liste des horreurs. C'est un reportage édifiant réalisé par la chaîne CNN, qui a mis en lumière une pratique apparemment généralisée chez les combattants de Daech : le viol collectif des femmes captives.
Depuis que l'État islamique s'est donné pour mission d'établir un califat sur les territoires du nord de l'Irak et de la Syrie, ses membres s'en prennent à la communauté yézidie de façon systématique. Considérés comme les mécréants par excellence, ils seraient aujourd'hui des milliers à être retenus entre les mains de ces barbares. Et si les hommes sont rapidement exécutés, les femmes et les enfants, eux, deviennent les premières victimes d'un commerce sexuel terrifiant. Vendues comme du bétail sur des marchés à ciel ouvert, les femmes sont ensuite violées, mariées et converties de force par leurs bourreaux.
Selon CNN, le groupe djihadiste inciterait ses combattants à violer collectivement les femmes afin de les convertir. Interrogée par une journaliste de la chaîne d'information américaine, une jeune fille libérée raconte le calvaire que lui a fait subir son tortionnaire :
"Il m'a montré une lettre et m'a affirmé que chaque fille capturée devait être violée par 10 des leurs. C'est uniquement de cette façon que tu pourrais devenir une vraie musulmane."
Détaillant cette lettre d'"instructions", elle ajoute : "Dessus, il y avait le drapeau de l'état islamique et la photo Abou Bakr al-Baghdadi (le chef de l'organisation)."
En ligne, il est d'ailleurs très facile de se procurer le torchon "Dabiq", qui sert de propagande au groupe terroriste. Dans l'un de ses derniers numéros, les chefs de Daech encouragent leurs membres à s'en prendre à ces femmes en citant le nom du Prophète :
"Rendre esclaves les mécréants et prendre leurs femmes comme concubines est une règle établie par la charia. Si quelqu'un conteste ce passage, alors c'est la parole du Prophète elle-même qu'il conteste."
Une manière de justifier l'inqualifiable et d'attirer toujours plus de combattants dans ses rangs.
La jeune femme âgée de 22 ans qui témoigne dans cette vidéo poignante a été violée par 11 autres combattants de Daech. Un enfer que certaines prisonnières préfèrent fuir en se donnant la mort. Des centaines de suicides pour échapper au pire, mais aussi à la honte qu'elles pourraient ressentir une fois revenue au sein de leur communauté.
Avant la création de l'État islamique, les autorités religieuses condamnaient sévèrement les femmes qui osaient épouser un homme d'une autre confession. Quant aux victimes de viols, elles pouvaient même se faire exécuter pour avoir apporté "la honte" sur leur famille. Face à l'ampleur du phénomène, le chef spirituel des yézidis, Baba Sheikh, a tenu à rassurer ces femmes innocentes :
"Toute personne qui reviendrait sera accueillie à bras ouverts et pourra garder la tête haute. Elles n'ont rien fait de mal et ne devraient pas s'inquiéter".