Selon de nombreuses études, dans le cadre du travail, les hommes se trouvent toujours assez qualifiés pour obtenir des promotions, tandis que les femmes doutent et demandent trop rarement des postes supérieurs. Il y a une certaine similitude dans les comportements sexuels. Les hommes affichent majoritairement une satisfaction quant à leur performance et à leurs orgasmes, tandis que les femmes déclarent avoir moins d'orgasmes. Au total, 60 % des femmes en couple ont "souvent" un orgasme avec leur partenaire actuel (selon l'enquête IFOP de décembre 2014), alors que les hommes atteignent l'orgasme dans 85% des cas selon une étude du Kinsey Institute.
Un lien, une comparaison, sont-ils possibles entre les attitudes des hommes au travail et en amour ?
On sait depuis longtemps que les hommes ont une raison biologique à avoir de nombreux rapports sexuels (ils fabriquent chaque jour des dizaines de millions de spermatozoïdes, qui servent à multiplier leur chance de procréer, alors que les femmes n'ont qu'environ 400 gamètes dans toute une vie. L'un doit multiplier les chances d'assurer sa descendance, tandis que l'autre doit agir avec parcimonie). On sait également que les hommes de pouvoir, ceux qui sont avides d'une réussite professionnelle éclatante, ont un taux de testostérone élevé et un appétit sexuel plus important que d'autres. Mais on ne sait pas avec précision quel lien existe entre leur comportement sexuel et leur réussite professionnelle. Or les hommes affichent souvent une satisfaction globale d'eux-mêmes, dans leur vie sexuelle comme au travail. Tandis que les femmes font majoritairement l'inverse.
Christine Lagarde, lors d'un discours le 19 mai 2014 sur l'émancipation des femmes, rappelait que "Souvent, tout se ramène à la confiance en soi. Ce qui retient les femmes, ce n'est pas une affaire de compétences, mais souvent le manque de confiance en elles. Alors que des hommes sous-qualifiés et mal préparés font le saut, des femmes surqualifiées et superbement préparées restent dans l'ombre, doutant de leurs qualités, aspirant à un degré de perfection impossible."
Au lit aussi.
Est-ce un hasard si l'ensemble des médias féminins proposent aux femmes des rubriques sur la sexualité pour apprendre à faire toujours "mieux" ? On veut apprendre à faire toujours mieux lorsqu'on manque de confiance en soi, et tandis que les femmes aiment apprendre comment faire des fellations réussies à leurs partenaires, les hommes sont peu nombreux à s'intéresser à l'art du cunnilingus. Dans un même ordre d'idée, les femmes sont de plus en plus curieuses de tester la sodomie, tandis qu'une large majorité d'hommes sont hostiles à accueillir un doigt fin à proximité de leur anus.
Si le taux d'oestrogènes (ou "hormone de la féminité") fluctue et fait ainsi varier le désir féminin selon les jours du cycle (tandis que les hommes n'ont pas de variation de leur taux de testostérone et donc de leur désir sexuel), rien n'empêche les femmes de prendre leur désir en main avec des certitudes en tête, comme celle, par exemple, de savoir qu'elles peuvent jouir aussi bien et rapidement que les hommes, à condition de stimuler le clitoris, lequel joue même rôle que le pénis pour l'homme.
Il est fort probable que plus les femmes prendront en main - si je puis dire - leur jouissance, mieux elles pourront renforcer leur estime d'elle-mêmes et sauront faire sauter tous les plafonds de verre qu'elles croiseront sur leur chemin. Et gagner, comme les hommes, sur tous les tableaux.