"Administration de substance nuisible, suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours par une personne agissant sous l'emprise de produits stupéfiants". Voilà le chef d'accusation dont fait aujourd'hui l'objet Laurent Bigorgne, le directeur de l'Institut Montaigne, un think tank français indépendant.
Interpellé ce 25 février par les enquêteurs du 3e District de la police judiciaire de Paris, Laurent Bigorgne aurait drogué l'une de ses collaboratrices de l'Institut Montaigne, âgée d'une quarantaine d'années, au cours d'une soirée à son domicile du XVe arrondissement. La drogue aurait été intégrée à une coupe de champagne. Laurent Bigorgne a reconnu les faits reprochés durant sa garde à vue, comme le relate Le Parisien.
"Laurent Bigorgne assumera pleinement les conséquences de ses actes", se sont exprimés ses avocats, Sébastien Schapira et Jean Veil. "L'enquête est terminée, elle confirme les explications de Laurent Bigorgne. Il a aussitôt reconnu les faits reprochés, qui sont intervenus dans un moment de grande confusion et de fragilité psychologique", ont poursuivi les deux avocats.
La victime, une collaboratrice de l'essayiste au sein de l'Institut Montaigne, avait porté plainte après s'être sentie très mal suite à une soirée passée à ses côtés.
Une expertise toxicologique a par la suite confirmé la présence de MDMA. Tel que l'indique Le Monde, la MDMA peut être diluée dans une boisson et provoque notamment "l'augmentation du rythme cardiaque, des palpitations et des bouffées de chaleur. Elle abaisse également la vigilance".
Comme le narre Le Parisien, la victime et collaboratrice aurait par ailleurs déjà reçu "des messages à caractère sexuel" de la part de Laurent Bigorgne, qui aurait également pris de la cocaïne cette soirée-là.
Laurent Bigorgne a le 27 février dernier remis sa démission. Il ne dirige plus l'Institut Montaigne. Selon ses avocats, "la qualification retenue par la justice exclut catégoriquement toute connotation sexuelle".