C'est devenu un véritable phénomène de société. Souvent pointé du doigt parce qu'il promeut une mise en scène de soi-même exacerbé, Instagram est peu à peu devenu un lieu sûr pour de nombreuses jeunes femmes. Notamment portées par le mouvement body positive, ces internautes utilisent Instagram pour combattre les diktats de beauté. Alors elles montrent leur corps tel qu'il est, elles s'affichent sans maquillage, parlent de leurs règles, affichent leurs poils. Engagées, féministes dans l'âme, elles proposent une féminité moins normée, loin des stéréotypes imposés par la société. Emily Bador fait partie de ces femmes qui ont su faire d'Instagram un lieu sûr où il est possible de s'exprimer sans contrainte. Top model britannique d'origine malaisienne, Emily s'est longtemps rendue malade pour entrer dans une taille 0. Mais elle a fini par comprendre que sa carrière était moins importante que sa santé. Toujours mannequin mais dans une agence prônant la diversité des corps, elle est devenue une véritable militante body positive.
Il y a quelques jours, Emily Bador a tenu à partager avec ses 95 000 abonnés un sujet qui la touche particulièrement : la manie presque intériorisée qu'ont certaines femmes de s'acheter des vêtements trop petits pour elle, tout cela pour avoir l'impression d'entrer dans un moule. Dans son post, le mannequin raconte :
"Peut-on parler du fait qu'acheter des vêtements est une expérience traumatisante ? Pourquoi personne n'en parle ? Je sais que pour certaines personnes, le poids est un vrai problème. Personnellement, je n'ai jamais eu de problème avec mon poids ou mes mensurations, peut-être parce que pour moi c'est totalement arbitraire. Mais les tailles de vêtements me TERRIFIENT. Je me suis toujours battue pour entrer dans les tailles les plus petites possibles parce que ça me faisait me sentir bien dans ma tête. Sincèrement, j'avais l'impression d'être la reine du monde quand j'entrais dans une taille XXS. Alors qu'en fait les fringues étaient trop serrées et inconfortables. En entrant dans ces vêtements, cela me permettait de me comparer aux autres et de me sentir plus fine. Personne ne parle jamais de son poids ou de ses mensurations, donc pour moi, les tailles de vêtements étaient un moyen de me comparer aux autres".
Emily Bador ajoute que pendant longtemps, faire du shopping lui provoquait des "crises de panique" et que les cabines d'essayage étaient "son pire cauchemar". Surtout, elle cite un problème récurent : les vêtements tellement mal taillés qu'il est impossible de connaître véritablement sa taille : "D'un magasin à l'autre, les tailles changent et ça m'a toujours rendu folle. Je commence à me faire à l'idée que je n'entrerai plus jamais dans une taille XS et je ne devrais pas me rendre malade à cause de ça. Mon corps va changer et fluctuer toute ma vie et je ne calcule plus ce que je vaux en fonction de la taille de mes fringues. Enfin, je continue d'éviter les cabines d'essayage et je fais souvent mon shopping en ligne mais je me soigne ! Et ne me lancez pas sur le fait que la plupart des magasins s'arrêtent à la taille 42 ou 44..."
Un message inspirant qui permet d'envisager sa séance shopping autrement. On ne rentre pas dans la taille 38 ? Plutôt que de s'autoflageller et de s'imposer un régime légumes verts pendant 1 semaine, on souffle un bon coup et on essaie la taille 40. Un geste plus libérateur qu'il n'y paraît...