Mesdames, attention. The Revenant, le nouveau film d'Alejandro Gonzalez Inarritu avec Leonardo DiCaprio pourrait bien choquer les petites créatures frêles et sans défense que vous êtes. Blague ? Même pas (et c'est ça le plus triste). Cette recommandation vient tout droit du blogueur ciné Jeffrey Wells, un homme considéré comme un vétéran de la critique et qui cumule 10 200 abonnés sur Twitter. Et c'est sur ce réseau social justement que l'Américain a décidé de donner son avis sur The Revenant :
"Ce film est une immersion inflexible et brutale, qui vous plonge dans un élément brut, d'une façon que vous n'avez jamais vu avant. Mesdames, oubliez ce film".
En d'autres termes, Jeffrey Wells sous-entend que pour encaisser le choc visuel de The Revenant, il vaut mieux être muni d'un pénis plutôt que d'un vagin. Incroyablement condescendante et sexiste, cette remarque a créé un véritable tollé sur Twitter. Néanmoins, beaucoup d'utilisateurs ont choisi la meilleure arme qui soit pour remettre le blogueur à sa place : le second degré. On a ainsi vu apparaître des messages de ce genre : "Vous voulez dire une immersion brutale comme celle d'un accouchement ?" ; "Et si j'emmène un pénis avec moi ?" ; "Existe-t-il d'autres films que les femmes devraient éviter ? Merci de vous préoccuper de la situation critique du sexe féminin" ; ou encore : "Il semble que l'on vous ait donné malencontreusement un cerveau qui fonctionne quand une tête de chou aurait été suffisante".
Sur son blog Hollywood Elsewhere, Jeffrey Wells a tenté de se justifier en arguant que sa remarque était une "grossière simplification" de ce qu'il voulait dire. Mais plutôt que de se remettre en question, le critique ciné a finalement fait preuve de beaucoup de mauvaise foi. Car s'il en est venu à balancer un truc pareil, c'est d'abord la faute des femmes qui étaient présentes à ses côtés lors de la projection. Il évoque ainsi une amie à lui qui "s'est comportée comme une couille-molle" en "se mettant en position foetale lors de scènes dégoûtantes ou extrêmement violentes" ainsi qu'une journaliste assise à deux sièges de lui qui aurait trouvé le film "brutal"... un avis qu'il partage en fait. Mais bon.
Selon lui, le fait qu'un journaliste lui ait confié "que sa femme ne tiendrait pas cinq minutes devant ce film" n'a fait que lui embrouiller un peu plus les idées. "Qu'auriez-vous pensé après tout ça ?" se demande-t-il. Peut-être que certaines personnes – qu'elles soient dotées d'un utérus ou non – sont plus sensibles que d'autres ?
Aujourd'hui, Jeffrey Wells se sent "comme une bête sauvage déchirée par les hyènes" et a l'impression que Twitter s'est transformé en "dictature fasciste". On pourrait le plaindre et lui accorder le bénéfice du doute, sauf que l'Américain n'en est pas à sa première remarque sexiste. Lors de la sortie du film Crazy Amy aux États-Unis en juillet dernier, il avait ainsi décrit Amy Schumer comme "la soeur grosse et pas franchement gâtée par la nature de Jennifer Aniston".
Dans une critique datant de 2009 à propos de la pièce de théâtre Reasons to Be Pretty, il s'était également amusé à catégoriser les femmes, expliquant qu'on ne pouvait pas être heureux avec celles de la catégorie A parce qu'au-delà de leur beauté, elles étaient "souvent pleines de problèmes". Très sérieusement, il ajoutait : "La vie serait merveilleuse si les femmes avaient la personnalité et le tempérament des chiens : toujours loyales, constamment affectueuses, pas prompt à vous juger". Enfin, comme le rappelle The Guardian, en 2007, Jeffrey Wells a également envoyé un mail au réalisateur de 3:10 to Yuma, James Mangold, pour lui demander des photos topless de l'actrice Vinessa Shaw. Pas du tout dérangeant, n'est-ce pas ?
Enfin, pour celles qui auraient envie de voir Leonardo DiCaprio et Tom Hardy porter des peaux de bêtes et se castagner dans la neige, notez que The Revenant sortira en France le 24 février 2016. Voilà, ça laisse le temps aux créatures fragiles que vous êtes de se préparer mentalement à toute cette testostérone masculine et cette brutalité visuelle.