Adepte dans ses jeunes années de la technique du dripping, rendue célèbre par Max Ernst et Jackson Pollock, il présente dès 1947 des toiles présentant des tâches de peinture, telles que jaillies du tube et à peine étalées par l’artiste.
Il se plie également au jeu du graphisme et de la publicité en composant des toiles qui illustreront la campagne publicitaire d’Air France. Il créera également le logo d’Antenne 2, des décors d’opéra et dessinera même la pièce de 10 francs en circulation entre 1974 et 1987. Il s’essaye même à l’architecture quand il dessine toujours pour Air France, les plans d’une de ses usines.
Figure primordiale de l’art contemporain en France, il cherche sans cesse à échapper aux carcans du classicisme pour libérer l’art, la forme et la couleur.
Ses œuvres vives et subites donnent même lieu à des happenings et performances chronométrés où il couvre, sous le regard des spectateurs, une toile de jets de peinture, mettant en scène le geste en tant qu’expression de l’émotion.
Si on ne peut entièrement attribuer à Georges Mathieu la paternité de l’abstraction lyrique, on peut néanmoins lui accorder la paternité du nom de ce courant. Par opposition à l’abstraction géométrique, constructiviste, incarnée par des artistes tels que Vassily Kandinsky (mais qui en chef de file de l’abstraction a aussi inspiré l’abstraction lyrique), Piet Mondrian ou Kasimir Malevitch, cette abstraction se veut l’expression pure et directe des émotions. L’artiste jette son ressenti, son sentiment sur la toile sans fixer de cadre ou de structure à son œuvre. La relation à l’art est directe, instantanée et viscérale.
Ses œuvres sont éparpillées dans les plus grands musées du monde. Vous pourrez en apprécier certaines au Centre national d’Art et de Culture Georges Pompidou à Paris, ou au Château-Musée de Boulogne-sur-Mer, ville natale du peintre, à qui il a fait don de 15 de ses œuvres.
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