Quand on lance ce sujet qui met très mal à l’aise quelques femmes et la plupart des hommes (quand on leur en parle face à une femme), on découvre que certains ont des règles, une sorte d’« étiquette » fixée de façon informelle par le couple : « On ne crie pas "au loup" pour un pet accidentel, mais pour le reste on attend d’être seul ou aux toilettes bien sûr, par respect pour l’autre ». Chez d’autres amoureux, le code de bonne conduite est presque couché sur le papier et parafé : « En extérieur OK mais pas trop bruyant. Interdiction sous la couette. »
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Plus intéressant encore, ce sont les choses qu’on apprend sur un couple lorsqu’on observe son règlement intérieur de près. Les petits arrangements qu’ils font avec la bienséance sans le dire à la société. Parce que oui, certains en rigolent franchement ensemble le soir devant la télé, avouent « faire leur grosse commission la porte ouverte avec doudou dans la chambre », mais se retenir complètement entre amis ou en famille. Ce qui ne les empêche pas de garder un rapport de séduction et une vie sexuelle hyperactive. On peut même supposer que les plus à l’aise avec le corps et toutes ses données sont aussi les moins farouches sexuellement…
Que se passe-t-il donc chez ceux qui n’ont jamais prononcé les mots « prout » ou « caca » devant leur conjoint ? Assez récurrente chez les hommes, l’attitude du déni consiste à s’interdire de penser qu’une femme peut avoir besoin de se soulager. « Pour moi ça n’existe pas », m’a confié un ami. On en rit en lui promettant qu’on fabrique des fleurs. Mignon mais très machiste quand ledit gentleman se permet de lâcher des caisses au supermarché ou dans son bain…
Mais beaucoup de femmes choisissent d’elles-mêmes la solution de garder ce sujet tabou, de peur de « casser le mythe », de briser complètement le charme qui la rend si belle, si douce et désirable. Au prix de combien de soirées difficiles, le ventre ballonné, le souffle coupé, des hommes et des femmes se retiennent pour préserver cette image javellisée de notre humanité ?
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Toujours est-il qu’il arrive un moment dans le couple où les mots les plus crus de notre nature s’imposent dans le quotidien : l’arrivée d’un enfant. Les plus policés seront amenés, grâce au partage des corvées Pampers désormais acté entre hommes et femmes, à commenter les défécations –consistance, odeur, couleur- de leur adorable bébé rose. Et là, l’ambiance peut devenir légèrement anti-érotique.
Les seuls remèdes sont simples mais efficaces :
- Ne pas dormir avec bébé dans la chambre, même si vous êtes une mother victim
- Acheter une poubelle spéciale couches (qui retient les odeurs)
- Donner des noms poétiques aux gazs de babychou. Trouvaille d’un couple lassé de dire « prout » : « Justine nous a encore fait une belle série de moulins aujourd’hui » ou « on a eu droit à la tempête de Saint-Nazaire »
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Et pour tous, inventez vos propres règles, mais ne soyez pas trop sévères sur les sanctions. Comme disait Montaigne, « Aussi haut que soit son trône, on n’est jamais assis que sur son cul ».
La preuve en images :