"C'est dans 'Annie Hall' que Woody Allen développe le concept californien de LVS – la ligne visible du slip. Mercredi, Najat Vallaud-Belkacem l'a réactualisé en LVS 2 – ligne visible du soutif. Une stratégie de communication vieille comme le monde – le rouge à lèvres et les pendentifs aux oreilles arborés par Mme Vallaud-Belkacem avaient ce mardi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, la même fonction 'écran de fumée' –, mais inédite devant la représentation nationale."
Ce paragraphe proprement hallucinant est extrait d'une tribune de Jean-Paul Brighellli, professeur et membre du parti Debout la France, parue dans Le Point le 6 novembre. En cause, le malheureux bout de brassière qui dépasse et les boucles d'oreilles pendantes de la ministre de l'Education nationale, qui appartiendraient donc à un stratagème afin de détourner l'attention de la réforme du collège défendue par la femme politique pendant la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale de la semaine passée.
A raison, la secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, a condamné ces attaques "grotesques" dans un tweet.
Ce n'est guère la première fois que la ministre de l'Education nationale est la cible de commentaires désobligeants au sujet de son physique. En 2013, un député Les Républicains avait écrit sur Twitter pendant une séance de questions au gouvernement que la ministre "suçait son stylo très érotiquement". Dans son propre camp, la ministre a essuyé des remarques sexistes. Ainsi en septembre 2014, le maire PS de Lyon, Gérard Collomb avait qualifié Najat Vallaud-Belkacem de "communicante (...) séductrice" et lié l'obtention de son ministère au fait que "François Hollande aime les jolies femmes".
Les années passées ont été émaillées d'épisodes illustrant la misogynie de la classe politique française, des sifflets essuyés par cécile Duflot à cause d'une robe à fleurs jugée trop sexy aux caquètements émis par un député pour se moquer de la députée écologiste Véronique Massonneau.