C'était l'une des promesses de campagne de François Hollande pour prévenir l'échec scolaire : permettre aux parents de scolariser leurs enfants de moins de trois ans. Mais tandis que le président de la République avait fixé un objectif de 30% de tout-petits scolarisés d'ici à 2015, en 2011, moins de 12% des enfants de cette classe d'âge allaient à l'école. C'est donc pour inverser la tendance que le ministère de l'Education nationale a publié, ce mardi au Bulletin Officiel, une circulaire sur la scolarisation précoce. « Le développement de l'accueil en école maternelle des enfants de moins de trois ans est un aspect essentiel de la priorité donnée au primaire dans le cadre de la refondation de l'école », prévient le ministère.
Car les bienfaits de la préscolarisation ne font guère de doute. « Dans les milieux défavorisés, on voit un gain dans le développement du langage et de la communication orale dont on sait qu'elle aura un impact sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture », a d'ailleurs expliqué Agnès Florin, professeur de psychologie de l'enfant à l'université de Nantes, au micro d'Europe 1. Dans ce cadre, et afin de gommer les inégalités socio-culturelles, le gouvernement entend donner la priorité aux enfants issus de milieux défavorisés, où le niveau d'éducation est généralement plus faible. La préscolarisation serait « un moyen efficace de favoriser la réussite scolaire du jeune enfant en particulier lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques sa famille est éloignée de la culture scolaire », souligne ainsi la circulaire. La mesure devrait être mise en place rapidement, pour une entrée en vigueur dès la rentrée scolaire 2013. Ainsi, trois mille des postes d'enseignants nouvellement crées devraient y être dévolus.
À noter que ce projet rompt complètement avec les décisions prises par le gouvernement précédent, symbolisées par la déclaration de Xavier Darcos, ancien ministre de l'Education nationale. Le 3 juillet 2008, il avait en effet estimé qu'il n'était pas légitime de faire « passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ». Outre cette petite bombe qui avait suscité la polémique, la scolarisation précoce n'a cessé de diminuer ces dernières années au rythme des suppressions de postes d'enseignants, les directeurs d'école ayant été contraints de scolariser prioritairement les enfants de trois ans.
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