"A-t-on besoin d'un homme dans notre vie ?", c'est la question qui anime cet épisode du podcast Bip Sonore, de la créatrice de contenu Shera, diffusé le 26 mai 2024. Si cet épisode ressort aujourd'hui, c'est parce qu'il a retenu l'attention de Turbojoul, tiktokeuse féministe, qui a relevé tout ce qu'il contenait de problématique. Et il y en a un paquet.
La question de départ nous laisse d'abord un peu songeuses. En 2025, en est-on encore vraiment à se demander si les femmes (hétérosexuelles même si le podcast ne le précise pas) ont besoin des hommes ? Apparemment oui. Mais l'animatrice du podcast justifie la question au regard de son indépendance et de celle des influenceuses et créatrices de contenus qui se trouvent autour d'elle, à savoir : Gaëlle Garcia Diaz, Polska et Jenny Letellier.
D'ici, notre réponse est claire et le podcast n'aurait pas duré longtemps : non, les femmes n'ont pas besoin des hommes, la seule question est de savoir si elles ont envie de relationner avec eux amicalement ou amoureusement, point. Mais le plus crispant reste à venir.
À la fin de cette longue heure d'échange, Polska, que l'on retrouve également sur le plateau de TPMP, déclare que "la vibe 2024 on n'a pas besoin d'homme, c'est faux". Elle semble donc trancher en faveur du oui pour ce qui est de répondre à la question initiale. L'influence glisse ensuite une petite phrase assassine à l'attention de celles qui revendiquent ne pas avoir besoin des hommes (pssst les féministes) : "elles veulent trop se donner un genre "fuck les hommes" alors qu'elles sont les premières à chialer pour leur ex". Ah...
S'ajoute à cela un monologue de Gaëlle Garcia expliquant qu'elle a toujours assumé aimer les hommes, aimer qu'on la complimente, qu'on lui tienne la porte, comme si tout cela avait le moindre rapport avec le sujet. L'influenceuse ajoute qu'elle aime lorsque "son homme" l'aide à faire quelque chose qu'elle ne sait pas faire ou l'aide à porter des meubles lourds... N'y a-t-il qu'un homme capable de cela ? Pas sûr.
Cette phrase n'a pas échappé à la tiktokeuse Turbojoul, qui y a répondu le 3 février. Premier point relevé par la tiktokeuse : réduire le féminisme, en 2025, à la haine des hommes, "c'est vraiment le niveau 0 de la réflexion". Elle rappelle le tournant féministe majeure de ces dernières années : le mouvement Me Too. "Me Too nous a permis de partager nos expériences et de se rendre compte que le problème n'était pas isolé mais systémique et du coup de vouloir qu'on pose la responsabilité de ce qui nous arrive sur les hommes en tant que groupe social et non en tant qu'individu", rappelle la créatrice de contenu.
Puisque la réflexion de ce podcast est au niveau 0, Turbojoul reprend la pédagogie de ce qu'est le féminisme au niveau 0 également. Elle revient ainsi sur la distinction entre le fait de critiquer le patriarcat et de reconnaître que "la grande majorité des meurtriers, des violeurs, sont des hommes et l'impunité en général de ce type d'acte" et le fait de "détester les hommes en tant que personne".
"Il y a pleins de femmes qui, malgré leur engagement féministe, relationnent toujours avec des hommes", rappelle-t-elle. Quel rapport entre critiquer le patriarcat et être triste après une rupture ? Pourquoi serait-ce incompatible comme le prétend Polska ? La réponse ne se trouve pas ici, la sororité non plus, apparemment.