Si les inégalités salariales reculent peu à peu, il y a encore du chemin à faire. D'après une récente étude réalisée par un cabinet britannique, les différences de salaires entre hommes et femmes sont encore telles que c'est comme si ces dernières effectuaient 57 jours par an de travail non rémunéré.
En passant au crible les salaires de 72 000 hommes et femmes au Royaume-Uni, le cabinet XpertHR a en effet établi que le salaire moyen annuel des femmes à des postes de managers était de 30 612 livres, soit environ 42 000 euros. Le salaire moyen des hommes aux mêmes postes, s'élève, lui, à 39 136 livres, soit environ 53 000 euros. Or, si on convertit cet écart salarial en temps travaillé, cela signifie que les femmes travaillent sans être rémunérées pendant une heure et 40 minutes chaque jour, soit 57 jours par an.
Pis, cet écart augmente encore si on s'intéresse aux salaires des personnes situées tout en haut de l'échelle professionnelle, ou si on regarde ce que touchent les salariées plus âgées par rapport aux hommes de leur tranche d'âge.
Le directeur du cabinet qui a mené cette étude dénonce le refus des employeurs de regarder la vérité en face. "Une génération entière est passée de l'école à la retraite depuis la mise en place de la première loi en faveur de l'égalité salariale, et pourtant l'écart persiste. Et de nombreux employeurs préfèrent ignorer la gravité de la situation plutôt que de passer à l'action".
Pour Gloria de Piero, chargée des questions d'égalités et de droits des femmes pour le parti travailliste, "nous avons accepté ces inégalités pendant trop longtemps. Nous sommes contents que le gouvernement ait finalement accepté les propositions du Labour pour une meilleure transparence en ce qui concerne les paies, mais il doit également s'assurer que toutes les informations parues aboutissent à des actions politiques."
Le mois dernier, David Cameron a en effet fait le voeu que les inégalités salariales disparaissent en une génération. Le gouvernement britannique doit introduire de nouvelles règles pour forcer les sociétés de plus de 250 salariés à dévoiler les écarts salariaux en leur sein d'ici un an et demi. "Ces mesures permettront de mettre l'accent sur les différences et de mettre la pression sur les entreprises afin d'augmenter les salaires des femmes", a déclaré le Premier ministre.
Rappelons que selon un récent rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), les femmes des 26 pays européens devraient gagner 0,9% de plus que leurs collègues masculins. Or, l'écart salarial profite encore et toujours aux hommes, qui continuent de percevoir un salaire en moyenne plus élevée de 18,9%.