Même si elles reculent constamment depuis 2008, les inégalités salariales hommes-femmes demeurent particulièrement criantes en France, selon l'étude des salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques, en 2011, publiée par l'Insee ce jeudi.
En effet, l'écart de salaire en équivalent temps plein (EQTP) entre les hommes et les femmes était, en 2011, de 19,3%. Un chiffre en léger recul par rapport à 2010 (19,7%). Toutes choses égales par ailleurs (à secteur d'activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, conditions d'emploi données) la différence salariale est de 10,6 % en faveur des hommes. Un récent rapport du Forum économique mondial pointe la persistance de ces lourdes inégalités hommes-femmes à travail égal. La France occupe la 129e place du classement sur 136 pays étudiés.
« Ce phénomène ne s’observe pas que dans le privé, mais aussi dans la fonction publique où les femmes de la catégorie A touchent une rémunération inférieure de 20% à celle des hommes, car leurs primes sont moindres », analyse pour 20 Minutes, Sylvie Brunet, co-auteur d'une étude du Conseil économique, social et environnemental sur l'égalité professionnelle. « La part individuelle de la rémunération est encore trop souvent attribuée en fonction de critères quantitatifs et non pas qualitatifs. Le temps de présence dans l’entreprise est par exemple déterminant, alors qu’il faudrait davantage évaluer les salariés par rapport à leurs compétences », poursuit-elle.
Toutefois, à la différence du salaire moyen des hommes qui stagne, les revenus mensuels nets des femmes ont progressé de 0,6 % en 2011. Une évolution due à « la progression de la part des cadres parmi les femmes salariées », précise l'Insee.
De manière générale, le salaire médian (ndlr : la moitié des salariés touche plus que cette somme, l'autre moins), en 2011 en France, pour un temps plein était de 1 712 euros nets par mois. Les 10 % des salariés les moins payés gagnaient moins de 1 170 euros nets mensuels. A l'inverse, les 10 % les mieux payés touchaient plus de 3 400 euros.