Plus de dix ans après la loi mettant en place un congé parental payé en Californie, en 2004, une étude menée par les chercheurs de l'Université de Santa Barbara montre que cette mesure a largement contribué à encourager les mères, mais également les pères, à prendre du temps pour s'occuper de leurs nouveaux-nés. Les pères seraient ainsi 46% de plus à faire ce choix lors d'une naissance.
Cette bonne nouvelle cache cependant une information étonnante. Les chercheurs qui ont récolté des données se sont en effet aperçus que les pères étaient plus enclins à prendre un congé de paternité pour s'occuper de leur fils que de leur fille. D'après le site Quartz, le fait d'avoir un petit garçon augmenterait même de 50% les chances qu'un homme prenne un congé de paternité. Plus frappant encore, le nombre de couples prenant un congé au moment de la naissance d'un petit garçon a augmenté de 58%, tandis qu'on ne remarque aucune augmentation s'il s'agit d'une petite fille.
Comment interpréter ces chiffres ? Maya Rossin-Slater qui a dirigé ces recherches et révélé ces disparités pour le moins démoralisantes avance plusieurs explications. D'abord, il se pourrait que les pères aient l'impression d'être plus utiles lorsqu'ils passent du temps avec leur fils qu'avec leur fille. Ensuite il est possible que, pour des parents, le temps passé avec un petit garçon semble plus productif qu'avec une petite fille.
Les chercheurs mettent également en avant la valeur de l'exemple. En effet, les hommes sont plus enclins à prendre leur congé de paternité s'ils travaillent dans un environnement majoritairement féminin. Ou autrement dit, ils seraient inspirés par leurs collègues féminines à faire un break pendant quelque temps pour pouponner. Ce qui montre que Mark Zuckerberg a eu raison de médiatiser sa décision de prendre deux mois de congé à la naissance de sa fille. Et explique bien entendu pourquoi le choix inverse, de Marissa Mayer de prendre le nombre minimum de jours après son accouchement en a hérissé plus d'un.