Il faisait passer de faux entretiens d'embauche en choisissant ses victimes – féminines – sur le réseau professionnel LinkedIn. Aujourd'hui, une enquête accablante du Parisien relate les nombreuses accusations dont fait l'objet un homme. Accusations qui ont engendré le dépôt pas moins de dix plaintes desdites victimes pour "harcèlement sexuel aggravé" par voie numérique.
Les paroles recueillies des victimes présumées témoignent du même système. Tout d'abord, l'homme incriminé contacte ses victimes, de jeunes femmes pour la plupart, sur LinkedIn, se présentant comme un recruteur. Contact qui abouti à un (faux) entretien d'embauche en visioconférence sur la plateforme Zoom. Au cours de ces entretiens, des remarques déplacées de la part de l'interlocuteur. Mais aussi... Des bruits suspects.
L'une des victimes présumées, Cléo, narre ainsi le récit de cet échange, alors qu'elle était en quête d'un stage dans un cabinet d'avocat en février dernier : le faux employeur lui aurait demandé de "soulever son chemisier", de se "déshabiller" et de lui "obéir". Il aurait même émis des "gémissements" au cours de l'entretien.
En témoignant de cette expérience sur le réseau professionnel, Cléo a constaté que nombreuses étaient celles à avoir vécu la même situation. "Plusieurs ont été questionnées sur leurs mensurations, l'une s'est vue demander si elle portait un string, une autre si elle était prête à 'jouer du poignet' pour réussir, une autre encore si elle 'suçait bien'...", relate Le Parisien.
Selon les informations rapportées par l'enquête du Parisien, elles seraient au moins 36 femmes à avoir été victimes de ce faux employeur, interlocuteur aux divers numéros de téléphone, mais aux identités récurrentes. L'une des victimes présumées, Anna-Marie, âgée de 22 ans témoigne de son côté : "Il m'a demandé de me lever et de m'attacher les cheveux. Puis il a refait des bruits bizarres. Je l'ai entendu se masturber". Pour la jeune femme, cela ne fait aucun doute, cet homme est "dangereux".
D'où l'importance de libérer la parole. Au gré des voix, les propos similaires s'accumulent. Demandes déplacées, bruits suspects... Tant et si bien qu'interpellée, l'entreprise pour laquelle "l'employeur" affirme travailler a réagi. Elle explique avoir déjà reçu au moins dix fois un appel "pour lui signaler les agissements de cet homme qui dit travailler ici". Des accusations qui ont fait réagir le principal concerné. Il s'agirait d'un "certain Armand, patron de Tesla Magazine", pointe Le Parisien, "un site Internet dédié à la voiture électrique". Celui-ci, rapporte BFM TV, aurait ainsi déclaré "ne pas comprendre" ces accusations de harcèlement sexuel.
De nombreuses plaintes ont déjà été déposées et dix ont été prises en mains par l'avocate au barreau de Paris Anne-Claire Le Jeune le mercredi 7 avril. Emanant de divers endroits de l'Hexagone, les nombreuses plaintes pour "harcèlement sexuel aggravé" devraient être centralisées en un seul dossier. Le parquet de Paris a été saisi. Les victimes présumées, quant à elles, continuent d'échanger et de recueillir des témoignages anonymes par le biais d'un groupe Whatsapp dédié.