Dimanche à Moscou a eu lieu un rassemblement à la mémoire de Anna Politkovskaïa, journaliste russe tuée au pied de son immeuble, le 7 octobre 2006. Place Pouchkine, dans le centre de la capitale russe, opposants au régime et défenseurs des droits de l’Homme manifestaient en hommage à cette femme connue pour avoir critiqué sans relâche la politique de Vladimir Poutine. Selon l’agence de presse Interfax, on pouvait apercevoir des dizaines de pancartes et des photos à l’effigie de cette journaliste symbole de courage et de détermination.
Dénoncer les crimes contre les droits de l’Homme en Tchétchénie a été l’un de ses nombreux combats. Anna Politkovskaïa n'a jamais cessé de pointer du doigt les dérives de la politique extérieure russe. Ce qui lui avait d'ailleurs valu d'être arrêtée en Tchétchénie et menacée de mort à plusieurs reprises. Très engagée contre Vladimir Poutine, elle remettait en cause le système des campagnes électorales. En 2002, elle avait participé aux négociations lors de la prise d’otages du théâtre de la rue Melnikov à Moscou. En 2004, alors qu'elle se rendait à l'école de Beslan, où se déroulait une nouvelle prise d'otages, elle était subitement tombée malade. Selon elle, cela ne faisait aucun doute : elle avait été empoisonnée par les services secrets qui voulaient empêcher son intervention.
Anna Politkovskaïa travaillait pour le magazine en ligne Novaïa Gazeta et avait reçu de nombreux prix pour ses enquêtes : le Pen Club International, le prix du journalisme et de la démocratie, le prix Olof Palme…
Elle a été assassinée le jour d’anniversaire du président Vladimir Poutine de quatre balles. Le commanditaire n’a jamais été identifié mais le meurtrier a lui été arrêté en mai 2011.
En 2006, Anna Politkovskaïa était la 21e journaliste assassinée en Russie depuis l'élection de Vladimir Poutine en 2000.
Nicolas Pasquier
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