"Dans la nuit de samedi à dimanche, j'ai été victime d'une agression à mon domicile par mon compagnon et entraîneur. J'ai été insultée, rouée de coups de poings, ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée". Dans les pages du Parisien et sur son compte Twitter, la médaillée d'or olympique de judo Margaux Pinot a relaté des faits de violences conjugales qui auraient été commis par Alain Schmitt.
Ces faits se seraient déroulés dans la nuit du 27 novembre dernier. Alain Schmitt l'aurait projetée au sol avant de la frapper au visage. "J'ai cru mourir, j'ai réussi à m'enfuir pour me réfugier chez mes voisins qui ont immédiatement appelé la police. J'ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d'Interruption Temporaire de Travail", écrit-elle.
Margaux Pinot a porté plainte pour "violences volontaires aggravées". Jugé en comparution immédiate par le tribunal de Bobigny le 30 novembre, Alain Schmitt a été relaxé pour "manque d'éléments suffisants".
Margaux Pinot s'exprime : "Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures, et le sang jonchant le sol de mon appartement ? Que manquait-il ? La mort au bout, peut-être ? C'est probablement le judo qui m'a sauvée. Et mes pensées sont aussi pour celles qui ne peuvent pas en dire autant".
Le parquet de Bobigny a annoncé faire appel de cette relaxe. Aujourd'hui, c'est notamment l'image du visage tuméfié de Margaux Pinot, partagée à travers le tweet de cette dernière, mais aussi le sentiment d'impunité, qui suscite l'indignation dans le milieu sportif.
"Relaxé, vous avez dit ? Manque de preuves vous avez dit ? Tant de campagne de lutte contre les violences faites envers les femmes pour ça ?", s'indigne ainsi la championne de judo Amandine Buchard sur Twitter. Avant de poursuivre sur le même ton : "Aujourd'hui c'est triste de le dire mais tant qu'il n'y a pas la mort au bout ça reste du 50/50 Qu'attend la justice pour sévir... Pour punir". Jointes à ce tweet, une photo d'Alain Schmitt et du visage tuméfié de la judoka.
"Nous sommes tous profondément touchés par ce que vient de subir notre coéquipière Margaux Pinot et nous lui apportons tout notre soutien. Que faut-il faire pour que les victimes soient entendues ? Que les agresseurs soient reconnus coupables ?", s'interroge à l'unisson le champion français Teddy Riner. Des questions qui restent en suspens dans l'attente d'un nouveau procès.
"Chaque jour des femmes, des enfants, ou les plus démunis font face à la violence, qu'elle soit physique ou morale. C'est intolérable, inacceptable. Ce combat doit devenir une priorité, les victimes doivent être mieux accompagnées et protégées, c'est une question de vie ou de mort", poursuit Teddy Riner sur Twitter.
"Je n'ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi. D'autant plus choquée de la décision de la justice. Que faut-il pour que les sanctions tombent, la mort ?", s'est également exprimée la double médaillé d'or Clarisse Agbégnénou.
Des soutiens forts face à l'inadmissible.