Au Maroc, Meriem, une jeune fille de 14 ans est morte après un avortement clandestin, qui a pris place dans une région rurale du sud-est du pays. L'adolescente a été enterrée ce 13 septembre dernier dans la province de Midelt. Un drame qui a suscité l'indignation et l'émoi au sein de la société marocaine.
Un pays où l'IVG reste encore passible de six mois à cinq ans de prison, et où le Code pénal réprime celles qui y ont recours, tout comme les médecins qui le pratiquent, ou toute autre aide. Tel que le relate Le Monde, les voix féministes nationales se sont scandalisées de cette tragédie ces derniers jours.
La coalition d'associations "Printemps de la dignité" s'est notamment exprimée à ce sujet, précisant que l'avortement se serait déroulé "au domicile d'un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime".
"Un homme âgé de 25 ans avait violé Meriem. Elle est enceinte. L'avortement est interdit. Il est fait appel à une infirmière accompagnée d'un homme qui serait électricien. L'avortement à risque à été pratiqué, dans l'illégalité, au sein du domicile du violeur pédocriminel, en présence du propriétaire du domicile et de la mère de l'adolescente. Meriem est décédée", a rapporté la militante des droits humains Ibtissame Lachgar.
Et la féministe marocaine de le déplorer : "cette histoire de violences masculines nous interpelle toutes et tous. Pédocriminalité, violences sexistes et sexuelles, torture et acte de barbarie sur mineure, contrôle et aliénation du corps des filles et des femmes, par les hommes, par un système patriarcal misogyne et criminel. Réduites à des objets sexuels à la disposition des hommes, à des produits de consommation, déshumanisées".
Comme le précise encore Le Monde, la gendarmerie royale a par la suite interpellé la mère de la victime, une infirmière ainsi que "le propriétaire de la maison où l'avortement clandestin a eu lieu", tout en recherchant quiconque "aurait apporté assistance durant l'avortement". Une enquête a été ouverte à ce titre.