D'accord. Après, est-ce notre faute si, dans la plupart des magasins dans lesquels nous faisons, fort ponctuellement, des achats de fringues, on nous refile une jolie petite poche en coton prétendument équitable ? Non. Et comme Leo a dit qu'il fallait faire attention à la planète, et qu'au Monop', on ne nous donne plus de sacs collants en plastaga, eh bien on garde les totes, et on les expose. Oh, le joli rose, hop, sur la poignée de la salle de bain, et le Kooples, ouaaala, sur la chaise du salon. Magnifique. On est des écolo-décoïstas, c'est tout.
Oui. Pardon. C'est vrai. Il y en a partout. Dans le siphon de la douche (enfin, pas sûr qu'il n'y ait que les nôtre, hein Zinédine ?), dans le lit, sur sa veste, nonchalamment agrippés dans le dos, volant au vent comme pour signifier "A moi ! a moi !", mais encore une fois, on n'y peut RIEN. On perd 100 cheveux par jour, alors on les met où (dans un tote bag ?) ? La solution "nature" : la grossesse, qui ralentit presque totalement le processus de déracinement capillaire quotidien. Cheveux dans le lit ? Enfant qui pleure la nuit ? Tu préfères quoi, mon amour ?
Non, pas dans la maison, bien sûr bouuh cracra. Mais visualisez ce vieux bac à fleurs que vous aviez envisagé coloré, ployant sous une végétation tonique, luxuriante, féerique, aujourd'hui réduite à quelques vieilles branches désséchées, fossilisées parmi des feuilles flétries et... oui, vos mégots et ceux de vos amis, que vous forcez à fumer "à la fenêtre". Pardon.
Souvent, on les range bien proprement dans leur petite trousse ou leur joli panier. Hop hop hop, regarde comme je suis or-don-née, je ne t'embêterai plus, promis, le lavabo pourra jouir de ses trottoirs nus et clinquants comme dans les publicités pour l'eau de javel Lacroix. Et puis les jours passent, le mascara se fraye un chemin vers la liberté, suivi de son bro le fond de teint, de la crème hydratante, de la brosse à cheveux, du déo, du démaquillant, des cotons, du blush... parce que c'est quand même BIEN plus pratique de les avoir sous la main, tout le monde sait ça, sauf Marie Kondo. Ok, bah pars habiter au Japon, alors, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
Avec des fonds de machins dedans (des purées d'enfants pas finies, des salades à demi-boulottées, des restes de pâtes parce qu'on a un appétit de mannequin bulgare (ou parce qu'on s'en était préparé 300 grammes) qui traînent, squattent et s'étalent avant d'être rageusement boutés hors du nid bien frais par le cohabitant des lieux. Oups, on prend trop de place ?
Des élastiques, des bidules qui ressemblent à des monstroplantes en plastique fluo... Bref, tout ce qui sert plus ou moins à retenir notre crinière de lionne (la fameuse), mais ne coûte pas assez cher pour qu'on se soucie de son devenir, vit sa petite vie tranquille de bidule à cheveux un peu partout où l'existence paraît paisible. Ok, mais sans elles, comment on fait ?
Voilà. Certes, il y en a peut-être (on dit bien peut-être) plein d'autres, mais ils ne nous sont étonnamment pas venus. Promis, on va essayer de faire des efforts, parce que la vie à deux en demande, et que de notre côté, on se passerait bien de ces centaines de milliers de bidules qui gisent inutilement dans des lieux qui ne leur sont pas alloués. SI ! Ne nous forcez pas à faire une liste...