Un scénario sorti tout droit d’un film hollywoodien ! Une firme pharmaceutique, du nom de Servier, trafique différents rapports de spécialistes sur l'essence d’un médicament : le Mediator. Supposé être un antidiabétique, il n’en est en fait rien. Presque quarante ans après sa mise en circulation, on apprend finalement qu’il s’agit d’un coupe-faim, et qu’il serait chimiquement proche de l’amphétamine.
C’est le témoignage du professeur Jean Charpentier qui le confirme. Ce neurochirurgien entre chez Servier en 1968. Un an plus tard, on lui confie l’étude toxicologique du médicament. Mais son travail est falsifié. Dans son rapport, toute trace d’un éventuel effet coupe-faim (anorexigène) ou d’une assimilation aux amphétamines disparaît subitement. Le Mediator peu alors être reconnu comme antidiabétique et autorisé sur le marché. En 1973, le comprimé est disponible en pharmacie.
L’enquête en cours fait état de « tromperie » et de « tromperie aggravée », impliquant une escroquerie à la Sécurité sociale. Pire, cette machination a pour conséquence directe entre 500 et 2000 homicides involontaires.
Un deuxième témoignage enfonce le clou. Jacques Duhault, un ancien chercheur du laboratoire, affirme que Servier aurait dû retirer le Mediator de la vente dès 1999. Le président du laboratoire pharmaceutique était manifestement informé des risques depuis 1995.
Nicolas Pouilley
(Sources : liberation.fr et lefigaro.fr)
Crédit photo : AFP/Archives
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