La répression des droits des femmes aux Etats-Unis, ca n'a rien d'un épisode de La servante écarlate : c'est bien réel. Il suffit pour s'en rendre compte de jeter un oeil à l'évolution de l'interdiction du droit à l'avortement au sein du pays, mise à mal des libertés qui demeure virulente dans bien des Etats...
Et dans cette même logique de "à quoi bon se soucier de la santé sexuelle des meufs ?", tirons la carte "menstruations" : en Floride, on réfléchit sérieusement à interdire aux filles de parler de leurs règles. Purement et simplement. Plus précisément, une proposition de loi portée par le représentant républicain Sean McClain vise à empêcher l'éducation sur la santé sexuelle avant le collège.
Et avec elle, la mention d'un sujet comme les menstruations...
De quoi exacerber un tabou déjà bien présent. Car derrière le sujet des règles s'immiscent préjugés et mythes qui stigmatisent, mais aussi : complexes, honte, non-dits... Ce qui en dit long sur la relation qu'entretiennent bien des filles et des femmes avec leur propre corps en général. Mais cela, Sean McClain n'en a cure.
Ce projet de loi viserait à ne rendre accessible l'éducation à la sexualité uniquement qu'à partir de la 6e, ce qui interdirait aux professeures d'aborder des sujets ayant simplement trait à la santé intime et aux cycles. Cependant, surligne le magazine Elle, un sursaut d'espoir se profile par-delà la censure : les réactions suscitées par cette proposition auraient incité Sean McClain à se dire ouvert à des amendements du texte, "assurant que son intention n'est pas de punir les petites filles qui auraient des questions à ce sujet".
A travers le concept "d'éducation à la sexualité" se profile un véritable enjeu féministe. Car c'est notamment la question du "consentement", par-delà les problématiques de santé, qui fait partie de ce programme éducatif. Une notion déjà très importante dans les cours d'école. Et pas qu'aux Etats-Unis d'ailleurs...
Lors de la dernière rentrée scolaire, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes nous alertait à ce propos quant à la montée des violences sexistes et sexuelles chez les jeunes en France : la culture du viol serait même prégnante parmi ces derniers. Réflexions sexistes banalisées sur la tenue et le physique, harcèlement... Inquiétant.