Connaissez-vous le "baby brain myth" ("mythe du cerveau de bébé" en anglais, ndr) ? Cette expression anglo-saxonne fait référence à la croyance populaire selon laquelle les femmes enceintes perdraient en acuité intellectuelle. Et bien une étude scientifique publiée dans New Scientis t vient de discréditer cette idée très répandue.
Tout commence en 1997, lorsqu'est publiée une étude affirmant que le volume du cerveau des femmes enceintes diminue de 7%, ce qui se traduirait concrètement par une difficulté, pendant la grossesse, à se concentrer ou à faire fonctionner sa mémoire. Observé par des chercheurs à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique, ce phénomène physique a donné lieu à ce qu'on appelle en français le "syndrome du neurone unique", un concept qui va dans le sens des nombreuses théories (le plus souvent fumeuses, il faut bien le dire) qui circulent sur les femmes enceintes.
Voilà qu'une nouvelle étude parue dans la revue très sérieuse New Scientist vient mettre en pièces l'idée selon laquelle les capacités intellectuelles d'une femme seraient réduites pendant sa grossesse. En étudiant le cerveau de rates, le docteur Kinsey, neurologue américain, a en effet constaté que les mamans rates avaient une meilleure mémoire et étaient également de meilleures chasseuses que les rates n'ayant pas eu d'enfants. En outre, la maternité avait rendu les rates plus à même de contrôler leur stress et leurs angoisses.
Un phénomène qu'on observe également chez les humains. Non seulement le cerveau revient à sa taille normale après l'accouchement, mais certaines régions liées notamment à l'empathie et au jugement se développent . D'autres études ont d'ailleurs démontré par le passé que les femmes enceintes et les jeunes mères sont plus à même de décoder les expressions sur le visage des personnes qu'elles rencontrent et de détecter les menaces potentielles afin d'en protéger leur enfant.
Cette nouvelle étude pourrait contribuer à lutter contre les clichés qui continuent d'être véhiculés au sujet des femmes enceintes, voire des jeunes mamans, et ce notamment dans le monde du travail. Comme le note la chercheuse Kelly Lambert, qui a contribué à l'article du New Scientist : "Savoir prendre des décisions avec efficacité, être plus résilient d'un point de vue émotionnel et pouvoir entreprendre plusieurs stratégies afin de résoudre un problème... C'est la définition d'un super cadre ou manager à mes yeux."