Un des principaux problèmes des obèses est de pouvoir contenir leur appétit. Cette tendance à l’hyperphagie serait due à une absence de sensation de satiété. L’appétit étant mal régulé, la faim est constante. Une récente découverte de chercheurs français de l’Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée en octobre dans la revue Nature Communications, démontre que chez les obèses, un anticorps est à l’origine de ce dysfonctionnement.
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D’après les chercheurs, c’est un anticorps nommé immunoglobuline qui ralentit l’ « hormone de la faim », la ghréline. Le Pr Pierre Déchelotte, directeur de l’unité Nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin-cerveau, explique au Nouvel Obs que « les immunoglobulines, dirigées contre la ghréline, ont des propriétés particulières dans le cadre de l’obésité (…) elles permettent de capter plus de molécules de ghréline et de la protéger contre la dégradation rapide qui a lieu habituellement ». « De ce fait, la quantité d’hormones qui va pouvoir être libérée au niveau de son récepteur dans le cerveau va être plus importante », poursuit-il. C’est ainsi qu’arrivent les kilos en trop, puisque la personne sujette à ces troubles mangera plus que nécessaire.
En plus d’expliquer pourquoi les obèses sont sujets à l’hyperphagie, cet anticorps pourrait être un moyen de guérison. Le contrôler permettrait aux obèses d’avoir une sensation de satiété normale, et d’ainsi pouvoir se réguler. « Si on arrive à modifier les propriétés des immunoglobulines, on va pouvoir diminuer l’intensité de l’hormone de la faim », espère le Pr Pierre Déchelotte. Les obèses ne seraient pas seuls à bénéficier de cette découverte : d’autres troubles alimentaires, tels que l’anorexie, pourraient être soignés grâce à cet anticorps. Pour le chercheur, c’est une piste à explorer : « on pourrait essayer de restaurer l’efficacité de la ghréline au cours de l’anorexie mentale en manipulant ces immunoglobulines. »
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