Nutritionniste parmi les plus célèbres de France, connu pour son régime protéiné décrié mais qui n’en a pas moins fait des millions d’adeptes, le docteur Pierre Dukan se lance dans la politique à quelques mois des échéances électorales. A travers un ouvrage à paraître jeudi prochain, le docteur interpelle ainsi le futur président de la République sur la question de l’obésité, véritable question de santé publique selon lui, et compte bien faire entendre sa voix sur ce sujet. Dans « Lettre ouverte au futur président de la République », Pierre Dukan dresse une liste de mesures phares qui selon lui pourrait permettre de lutter contre le surpoids des Français et qui de surcroît pourrait faire baisser drastiquement les dépenses de l’Etat.
« Le surpoids est un véritable problème de santé publique qui est très peu – voire pas du tout- pris en compte par les hommes et femmes politiques », explique dans les pages du Parisien le nutritionniste. « En douze ans ils y a eu quatre PNNS (Programme national nutrition santé). Dans le même temps l’obésité a doublé ! ». Selon le docteur Dukan, le véritable problème vient du fait que la nutrition n’a pas évolué depuis les années 1950. Il indique ainsi qu’il existe un « nutritionnellement correct » en France reposant sur le système calorique et que toute autre méthode est « rejetée d’emblée ».
Parmi les mesures politiques préconisées par le docteur Dukan, l’incitation des industriels français à produire des produits alimentaires moins gras et moins sucrés. Le nutritionniste souligne par ailleurs l’aspect économique de son projet : « avec ma méthode, de nombreux produits ont vu leurs ventes exploser ! Les carrés frais 0%, le surimi, le saumon fumé (…). Il y a un futur marché qui pourrait créer beaucoup de richesses pour notre pays », assure-t-il. Le nutritionniste invite le futur président de la République à appliquer ces méthodes et la France à « exporter son savoir-faire à l’étranger ».
Plus polémique, le Dr Dukan avance également des propositions concernant l’Education nationale, à savoir la mise en place d’une option « poids d’équilibre » au baccalauréat, récompensant de points supplémentaires les étudiants ayant réussi à maintenir leur IMC (Indice de masse corporelle) entre 18 et 25. « Il n’y a rien de malsain à éduquer les jeunes à la nutrition. Cela ne changera rien pour ceux qui n’ont pas besoin de maigrir. Et pour les autres, cela les motivera », assure le médecin.
Quant aux critiques adressées à sa propre méthode de régime, le Dr Dukan y répond dans les colonnes du Parisien en déclarant que les lobbies de l’agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique ont grand intérêt « à ce que rien de bouge ». « Contrairement à ce que disent mes détracteurs, je n’ai besoin ni d’argent, ni de publicité. En fait, j’ai voulu donner un peu de solennité à un sujet que l’on a tendance à prendre à la légère ».
Crédit photo : Polka Dot
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