« Wonder » est le premier roman de l’américaine R.J. Palacio. A l’origine graphiste, c’est un évènement personnel qui l’a poussée à écrire « Wonder ». Un jour, un enfant souffrant de la même malformation que son héros est entré chez le marchand de glaces où elle se trouvait avec ses enfants. Prise de panique, elle a préféré fuir que de risquer que ses enfants fassent des remarques désagréables, gênantes pour elle et l’enfant en question. Une fois calmée, elle a regretté cette lâcheté. L’idée de son premier roman était née. Un premier roman qu’elle va écrire en quelques nuits.
August est un petit garçon qui a tout pour lui : il est intelligent, gentil, il a un chien adorable, des amis et une famille aimante. Mais August souffre d’une malformation faciale. Une grave malformation qui l’a forcé à subir dès son plus jeune âge de nombreuses opérations chirurgicales. Pourtant malgré tout ça, son visage reste gravement difforme. Protégé par la scolarisation à domicile, il va devoir affronter le regard des autres en entrant au collège.
On sait à quel point les enfants sont cruels. Les adolescents peuvent être pires encore.
Le roman s’ouvre sur un extrait de la chanson « Wonder » de Natalie Merchant. Chanson qu’écoutait l’auteur quand elle a compris l’erreur de sa fuite, et qu’elle a décidé d’écrire ce livre. C’est la raison pour laquelle le roman porte le même nom. « La fatalité sourit et le destin rit en s’approchant de mon berceau… ».
« Je ne suis pas un garçon ordinaire, c’est certain. Oh, bien sûr, je fais des choses ordinaires. Je mange des glaces. Je fais du vélo. Je joue au ballon. J’ai une Xbox. Tout ça fait de moi un enfant comme les autres. Sans doute. Et puis je me sens normal. Au-dedans. N’empêche, lorsqu’un enfant ordinaire entre dans un square, les autres enfants ordinaires ne s’enfuient pas en hurlant. Quand un enfant est normal, les gens ne le fixent pas partout où il va.
Si je trouvais une lampe magique et si un seul souhait m’était accordé, je demanderais un visage ordinaire que personne ne remarque jamais. J’aimerais pouvoir marcher dans la rue sans que tout le monde me regarde et puis détourne les yeux à toute vitesse. Voilà mon idée : la seule raison pour laquelle je ne suis pas ordinaire, c’est que les autres me voient comme ça. »
Le traitement sans pathos d’un sujet pourtant sérieux.
L’universalité du roman. Au-delà du handicap d’August, c’est le droit à la différence que défend l’auteur. A l’heure où de nombreux collégiens et lycéens souffrent de harcèlement à l’école et sur les réseaux sociaux dès qu’ils sortent du moule, R.J. Palacio nous parle de tolérance, de force de caractère et de courage.
L’écriture à la première personne, adoptant les tons des différents protagonistes qui révèle comment se manifeste la lâcheté et le courage chez chacun de nous.
« Wonder », de R.J. Palacio, Pocket Jeunesse.