Avant toute chose, petite mise au clair : si un de vos selfies dénudés est volé ou partagé contre votre volonté, de surcroît par une personne que vous pensiez fiable, ce n'est jamais (jamais) de votre faute. Le tort revient intégralement à celui ou celle qui a agi sans votre consentement. C'est une violation de votre vie privée, un délit puni par la loi depuis 2016 en France. Il ne s'agit donc pas de lister toutes les façons dont quelqu'un aurait pu éviter d'être victime de revenge porn (vengeance pornographique), mais plutôt de donner, à celles et ceux qui souhaitent se protéger d'un hacking ou d'envoyer la mauvaise photo à la mauvaise personne, quelques clés pour sexter des nudes en paix. En voici 5.
Si le contact permanent avec l'autre est un des avantages des réseaux sociaux et des smartphones qui nous y emmènent, la facilité d'accès à nos données privées représente clairement leur inconvénient le plus problématique. Car tout ce qui se transmet en ligne peut être piraté, et nos images partagées sans limite. Pour prévenir ce risque, la sexologue Mia Sabat recommande, auprès de Metro UK, d'utiliser une plateforme sécurisée. "Afin de garder le contrôle sur qui les voit, ainsi que sur le lieu et le moment où elles peuvent être appréciées", explique-t-elle.
Elle déconseille les applis sur lesquelles les photos peuvent être sauvegardées, car cela implique trop peu de contrôle sur l'endroit où ces images pourraient se retrouver. "Utilisez plutôt des plateformes telles que Snapchat, qui proposent des messages programmés et avertissent les expéditeurs chaque fois qu'une capture d'écran est prise ou qu'une image est sauvegardée". De cette façon, vous pouvez surveiller vos photos et "vous concentrer sur le plaisir."
Encore une fois, si vous souhaitez que votre visage apparaisse au premier plan dans le cliché, vous faites bien ce que vous voulez. Mais si vous restez encore un peu timide à l'idée de vous dévoiler, vous pouvez toujours opter pour l'option (quasi) anonyme. Ou celle qui consiste à ne cadrer que votre corps, ou certaines parties spécifiques, et à camoufler les indices qui vous sont uniques.
"Si vous avez des tatouages, des marques de naissance, des cicatrices ou d'autres signes physiques qui pourraient facilement vous identifier, il est plus difficile de protéger votre identité, mais pas impossible", assure Mia Sabat. "Essayez de jouer avec le drapé de foulards, des vêtements, de la lingerie ou même des sextoys pour couvrir les marques spécifiques que vous préféreriez voir protégées ou masquées. Cela vous aidera à préserver votre anonymat".
Elle ajoute également un avantage non négligeable d'une nudité suggérée par endroits : celui de "faire monter la température et de laisser votre partenaire vous supplier de lui en donner plus."
Certains réglages peuvent malheureusement faciliter le piratage d'images. La localisation et le téléchargement automatique de nos données vers un service de cloud en font partie. Surtout si on partage ledit cloud avec plusieurs appareils, appartenant à des personnes différentes. En ce qui concerne la localisation, si elles activée, "chaque image que vous prenez sera cryptée avec vos informations de localisation, qui peuvent être retracées jusqu'à votre adresse IP", détaille la spécialiste. Prudence, donc.
On connaît l'histoire par coeur : vous vouliez simplement montrer des photos de votre nouvel appart' à vos parents et là, une paire de seins surgit à l'écran. C'est ce qui arrive quand on ne fait pas le tri. Rien de bien grave pour certain·e·s, d'autres préféreront cependant séparer leur vie sexuelle du reste de leur galerie photo, et éviter les accidents du genre.
"Si vous préférez garder vos nudes au même endroit, essayez de stocker vos images dans des applications sécurisées, qui vous permettent de stocker et de protéger des photos spécifiques", avise la sexologue. La bonne astuce pour faire défiler le diapo "sans craindre qu'une image insolite n'apparaisse à l'improviste".
Depuis 2016, sous les articles 226-1 et 226-2 (délit d'atteinte volontaire à l'intimité de la vie privée par transmission de propos tenus en privé ou par captation et diffusion d'image), un nouvel article 226-2-1 renforce les sanctions pénales dans les cas spécifiques de contenus à caractère sexuel.
Le texte lit : "Lorsque les délits prévus aux articles 226-1 et 226-2 portent sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel prises dans un lieu public ou privé, les peines sont portées à deux ans d'emprisonnement et à 60 000 € d'amende."
On peut également signaler les contenus aux plateformes, et requérir son "droit à l'effacement", qui permet aux internautes de demander la suppression de données le concernant, rappelle BFM. Il existe également un numéro gratuit sur le site Net Ecoute, qui propose un soutien psychologique et juridique si besoin, et offre aussi un contact via Messenger.