Le 29 juin 2021, la PMA pour toutes était définitivement votée à l'Assemblée nationale. L'article 1 de la nouvelle loi de bioéthique autorise les femmes seules et les couples de femmes à avoir accès à cette pratique. Et c'est justement aux femmes célibataires que s'intéresse une nouvelle enquête de l'Agence de biomédecine.
Selon l'agence publique nationale de l'État, celles-ci seraient aujourd'hui plus nombreuses que les couples de femmes à recourir à la PMA. Comme le souligne ce rapport, les femmes concernées seraient en majorité trentenaires. Entre le 1er août et le 15 octobre 2021, sur près de 2 800 demandes de premières consultations enregistrées dans les centres de don de spermatozoïdes, 1 316 émanaient de femmes célibataires.
Un chiffre éloquent.
"Certaines de ces femmes célibataires attendaient la loi depuis longtemps et les délais sont extrêmement critiques pour elles. Tout est plus compliqué. Elles ont en moyenne un âge plus avancé que les femmes en couple, sont donc moins fertiles, et savent très bien que ces parcours sont très longs et pénibles. Nombreuses d'ailleurs sont dans un double parcours : elles essayent à la fois en France et à l'étranger", détaille dans les pages du Parisien Marion Forveille, porte-parole de l'association Mam'enSolo, créée en 2018.
De son côté, Dominique Mehl, sociologue au CNRS, autrice de l'ouvrage Maternités solo analyse : "Elles ont souvent plus de 35 ans. Sans avoir tout sacrifié à leur carrière professionnelle, elles ont en général repoussé leur projet de maternité pour les études." Selon l'observation de la sociologue, "une phrase revient souvent dans leur bouche, elles disent qu'elles acceptent de vieillir sans conjoint mais pas sans enfant".
Marion Forveille observe également une évolution dans les données : "Depuis que la loi est passée, on voit arriver un nouveau public de femmes plus jeunes, dans la petite trentaine. Pour elles, le fait que cette maternité soit légale en France rend le projet plus accessible".