Alors qu'ils ne s'étaient plus croisés depuis une rencontre au mois d’avril en Corrèze, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont échangé quelques mots et une poignée de main à l’occasion du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Alors que les deux candidats à la présidentielle, déclarés ou non, assistaient à ce rendez-vous de la communauté juive, la rencontre était attendue. C’est François Hollande qui a fendu la foule pour venir serrer la main à son adversaire de droite. Les deux hommes ont souri ostensiblement aux caméras tout en échangeant quelques paroles amènes, avant de poser devant les journalistes avec Richard Pasquier, le président du Crif. Puis M. Hollande a rapidement salué Simone Veil et François Fillon assis à la table présidentielle, avant de s’éclipser.
Au cours du dîner, Nicolas Sarkozy, invité d’honneur pour la troisième fois depuis le début de son quinquennat, a procédé à son discours présidentiel. Cette année, il est arrivé accompagné de Noam et Aviva Shalit, les parents de Gilad Shalit, ex-otage franco-israélien qui avait été retenu captif à Gaza par le Hamas. Le jeune homme avait été libéré le 18 octobre dernier, après 5 ans de captivité. Le chef de l’Etat a dans son allocution salué le « courage » de Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, dans cette affaire, et a dénoncé ceux qui ont « persécuté, maltraité, torturé » Gilad.
Puis, dans ce discours de près d'une demi-heure, Nicolas Sarkozy a abordé les thèmes de l'antisémitisme, d'Israël, des Palestiniens, de l'Iran et des « printemps arabes ». Evoquant l’exemple des relations franco-allemandes et de la réconciliation entre ces deux peuples ayant abouti à une « amitié sacrée », le Président a souligné qu’il s’agissait d’un modèle à suivre pour les Israéliens et les Palestiniens. En matière de négociations, « le Quartet (Nations Unies, Union Européenne, Etats-Unis, Russie) a échoué », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs de nouveau affirmé sa volonté d'un durcissement des sanctions envers l'Iran, tout en refusant un conflit militaire. « L'acquisition de l'arme atomique par l'Iran est inacceptable », a-t-il ainsi affirmé. Mais « la solution n'est pas un conflit militaire. Il faut éviter un drame qui ferait souffrir une population qui n'y est pour rien ».
Enfin, sur une toute autre affaire franco-israélienne, Nicolas Sarkozy a assuré que la France était prête à juger les deux Français responsables de la mort de Lee Zeitouni, une jeune femme de 25 ans tuée dans un accident de voiture à Tel Aviv, dont les deux responsables se sont enfuis. Ce fait divers avait provoqué une vive émotion en Israël, et le chef de l’Etat a affirmé que « ceux qui ont fait cela doivent rendre des comptes ».
Voir la vidéo de la rencontre
Crédit photo : AFP
Intervention télévisée de Nicolas Sarkozy : président jusqu’au bout
Annick Steta : « Nicolas Sarkozy pris au piège »
Présidentielle 2012 : les 60 engagements de François Hollande
Nicolas Sarkozy/François Hollande : miroirs inversés