Depuis le début de l'été, le compte Twitter officiel du Ministère de la Santé regorge de campagnes de prévention en tous genre : comment protéger nos enfants du soleil, que faire en cas de piqûre de tique... Vendredi 3 août, le ministère a diffusé une campagne de prévention à destination des 12-18 ans intitulée "Pourquoi il faut toujours avoir un préservatif sur toi".
La campagne a été diffusée sur les réseaux sociaux et présentée sous forme de liste répertoriant "7 bonnes raisons de garder un préservatif sur soi". Les messages postés sur le réseau social, customisés avec un graphisme moderne et coloré, se veulent humoristiques et décalés tout en rappelant l'importance de se protéger. "Parce que tu pourras dépanner une pote qui s'apprête à conclure", dit par exemple l'un d'entre eux.
Si ce message peut faire sourire, ce n'est en revanche pas le cas du 3e : "avoir un préservatif sur soi évitera d'annoncer à l'infirmière/le médecin que tu as eu un rapport non protégé". Sur Twitter, les internautes ont vivement réagi à ce slogan. "En plus d'être hideux, ce visuel est vraiment stupide. Les professionnels de santé ne sont pas là pour juger les gens qui prennent un traitement Post-Exposition et/ou la pilule du lendemain. Et si certains le font, c'est anormal", réagit l'une d'entre elles.
Les internautes ont également tiqué sur l'emploi du mot "infirmière" (au féminin) et du mot "médecin" (au masculin). "À titre informatif. Je suis infirmier, c'est ma tronche en PP. Si un jour je m'occupe de vous sachez que vous pouvez à mes collègues et moi, nous dire ce genre de choses on est là aussi pour ça", tweete un internaute.
Contactée par France Info, l'agence nationale rattachée au ministère de la Santé, Santé Publique France, a déclaré "être sensible à la question de genre" et annoncé qu'elle allait "revoir la formulation de la carte n°3".
L'agence gouvernementale rejette toutefois les accusations d'avoir diffusé une campagne "moralisatrice" et "culpabilisante", arguant que cette même campagne est diffusée sur Twitter et Instagram depuis 3 semaines et qu'elle n'avait jusqu'ici suscité aucune réaction négative de la part des jeunes à qui elle s'adresse.
"Il est difficile pour les adolescents de parler de sexualité avec des adultes en général, y compris les professionnels de santé aussi bienveillants et accueillants soient-ils. C'est ce point de vue des adolescents que la campagne adopte à travers 7 messages différents", s'est justifiée Nathalie Lydié, responsable de l'unité Santé sexuelle de Santé Publique France.