Sans entrer dans le débat du niveau ou de la qualité de l’amour ressenti par des jeunes parents l’un envers l’autre après 15 mois sans sommeil et des restes de couches sales collés sous les pieds, on peut cependant émettre l’hypothèse que leur implication dans la Saint Valentin va être toute relative. A cela 4 raisons principales :
La Saint-Valentin a un rôle fondamental de reminder. Revenant chaque année, elle permet au couple de mesurer la solidité de son amour et de se remémorer de moments d’unions et de déclarations forts (tu te rappelles l’année dernière, tu m’avais dit que mes yeux brillaient comme la carapace de ta langouste ?). Or, dans le cas des jeunes parents une nouvelle date, absolument immanquable, leur permet de se rappeler l’accouchement, du moins la partie racontable (la concrétisation de leur amour dans un petit être).
La Saint-Valentin a ceci de féérique qu’elle apporte un brin de folie, d’originalité, de surprise dans la vie des amoureux (fleurs, pétales de roses, bougies…) et de décoration dans les vitrines des magasins (ballons, banderoles de cœurs, petites bouches rouges). Or, le jeune parent, après quelques mois d’exposition à la tornade des jeunes enfants (linge, jouets, kleenex déchiré en plein de tous petits morceaux étalés sur le sol du salon) rêve d’intérieur blanc, vide, sans meuble. Et après quelques dizaines d’anniversaires où son chérubin fraichement scolarisé l’a trainé, il a définitivement associé ballons, guirlandes et cotillons à chocolat, crise de foie et nuit sans sommeil.
Même les fleurs, encore trop associées dans le subconscient de certaines jeunes mères à la maternité (posées dans le lavabo, faute de vase, près du tube de bepanthen), sont parfois mal vécues.
L’idée à la Saint-Valentin, c’est de sortir un peu des pizzas à emporter et de s’offrir un bon restaurant. Mais le jeune parent n’est plus tout à fait un être libre et il doit désormais compter sur un babysitter pour pouvoir s’offrir une envolée hors du nid. Il hésite de ce fait un peu plus que les autres à s’offrir un dîner spécial saint valentin.
D’autre part, les baby-sitters, qui sont des êtres jeunes, beaux et sans enfants, n’ont aucune raison d’être libres ce soir-là et risquent d’avoir autre chose à faire que de servir des coquillettes au ketchup à un enfant qui n’est pas le sien.
Vivre la journée de la Saint-Valentin revient à accepter la confrontation au réel dont les jeunes parents se sont en général coupés depuis la naissance de leur chérubin. Investir dans un ensemble rouge dentelle peut avoir un coût psychologique élevé pour une jeune mère qui mesurait jusqu’alors peu nettement son évolution corporelle. Passer la soirée à côté de tables occupées par de jeunes couples sans enfants (rapport à leur cheveu particulièrement brillant, leur teint étrangement frais, leurs dents étonnamment blanches) peut faire le même effet.
Face à tous ces désagréments et parce qu’ils ont désormais un autre symbole de leur amour commun, les jeunes parents risquent donc de faire l’impasse sur le 14 février et de se rabattre sur une soirée sommeil (si leur progéniture leur laisse effectuer ce doux rêve).
Sur le Blog de Mummy in Town
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