Plus le temps passe et plus les voix sortent du silence. Aujourd'hui, ce sont deux nouvelles femmes qui ont déposé plainte auprès du parquet de Nanterre pour dénoncer des viols qui remonteraient à 1992 et 2005, indique Le Parisien. Maïté, Belge de 49 ans, et Alejandra, Franco-Argentine de 56 ans, dénoncent des viols qui auraient eu lieu à TF1, dans le bureau de l'ex-présentateur du 20 heures.
Des faits prescrits, comme beaucoup d'autres accusations de violences sexuelles visant Patrick Poivre d'Arvor, mais qui n'empêchent que le nombre de dépositions (21 désormais) donne le vertige. S'ajoutent par ailleurs à cela de très nombreux témoignages d'agressions sexuelles supposément perpétrées par l'ex-star du JT de TF1.
"Sans les autres témoignages, je n'aurais jamais écrit au procureur", explique Maïté, l'une des deux nouvelles plaignantes. Cette Belge de 56 ans a rejoint l'association de #Metoomedias, fondée pour soutenir les accusatrices de PPDA. Elle explique "J'ai compris que je ne risquais plus rien à parler et qu'il fallait le faire pour soutenir Florence (Porcel, à l'origine de la première plainte contre l'ancien présentateur, ndlr)".
Elle raconte dans les colonnes du Parisien : "En 1998, j'allais mal et je me suis souvenue de Elle n'était pas d'ici, le livre que PPDA a écrit après le suicide de sa fille Solenn, en 1995. Je me suis dit naïvement que cet homme pouvait me mettre en relation avec de bons médecins spécialisés". Après quelques échanges et années, l'homme l'invite à venir à son bureau de la première chaîne. Nous sommes en 2005, Maïté s'y rend avec son mari, qui est prié d'attendre dans le hall du gratte-ciel. Maïté monte seule dans le bureau de Patrick Poivre d'Arvor.
"À un moment, il s'est levé de son bureau et il est passé derrière moi. Il a dit : 'Notre relation est quand même très forte, elle est aussi sexuelle'. Et quand je me suis retournée, il avait baissé son pantalon. J'ai compris qu'il voulait que je le dédommage de l'aide qu'il m'avait apportée. Comme si je devais être gentille avec lui, après que lui ait été gentil avec moi. J'étais bloquée. Je l'ai fait. Tout s'est déroulé très vite".
Le viol contre lequel porte plainte Alejandra, Franco-Argentine de 49 ans, remonte lui à 1992. Elle rencontre l'agresseur présumé au restaurant, puis il l'invite à assister au JT. Une fois celui-ci fini, une assistante lui fait savoir que "ce Monsieur" l'attend dans son bureau. Elle y va, s'assoit, il lui propose un whisky qu'elle décline. "Il me pose des questions indiscrètes sur mon amoureux. Il me fait un compliment sur ma minceur. Je me sens très mal à l'aise." Et puis, l'impensable.
"Il se lève, s'approche et me prend pour me jeter sur la moquette et me viole. Je suis en état de choc, paralysée. Je dissocie mon corps de ma tête, en fixant quelques objets. Quand il a fini, il me fait comprendre qu'il faut partir". Pour Alejandra, il s'agit de "la même sordide histoire que d'autres victimes".
Patrick Poivre d'Arvor, lui, réfute toutes les accusations. Si de nombreuses accusations sont prescrites, une récente décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles pourrait cependant permettre aux magistrats instructeurs d'examiner l'ensemble des témoignages. Et d'enfin, rendre mettre un terme à l'impunité en rendant justice.