Alors qu’il était en déplacement dans le Loiret où il a proposé une « refondation du monde éducatif », François Hollande a répliqué aux révélations du Figaro Magazine sur les propositions à venir de Nicolas Sarkozy. Le journal annonçait en effet que dans un entretien à paraître samedi, le chef de l’Etat dit envisager l’organisation d’un référendum sur les obligations des chômeurs et sur les droits des étrangers.
Le candidat socialiste a immédiatement répliqué, lançant lors d’une réunion publique que le « prochain référendum, c'est l'élection présidentielle », sans pour autant citer le chef de l’Etat. Il a embrayé sur de vives critiques du bilan de son adversaire.
« Le quinquennat aura été celui de la division, de la discorde », a-t-il ainsi déclaré, fustigeant la « manie d'opposer les Français » et dénonçant la « stigmatisation de l'autre », des « populations les plus fragiles, des chômeurs, les immigrés ». « La République, elle est rassembleuse et moi je ne distingue pas les Français selon leurs origines (...), selon leurs sensibilités, selon leur vote », a affirmé le candidat PS. François Hollande a par ailleurs exhorté les Français tentés de voter pour les extrêmes « à ne pas céder à la stigmatisation de l'autre ». « La République, ce sont aussi des valeurs, c'est un combat. Elle nous unit autant qu'elle nous sépare », a-t-il souligné.
Une refondation du système éducatif
Sa visite à Orléans était l’occasion pour le candidat socialiste d’aborder ses propositions pour l’éducation. Dressant un bilan à ce sujet des années Sarkozy, il a estimé que « les derniers années n'ont pas été bonnes. L'école a été dégradée. L'éducation est devenue une variable d'ajustement » budgétaire. Devant une salle de 2300 personnes parmi lesquelles des organisations syndicales et des parents d’élèves, il a ainsi dénoncé la stratégie du chef de l’Etat qui « en faisant des économies sur l'école » l’a « affaiblie » et amputée. Il a ainsi appelé à une « refondation, pas une restauration » du système, plaidant pour « un nouveau contrat entre l'Ecole et la Nation, un pacte éducatif ».
Il a par ailleurs dénoncé les « remises en cause permanentes » que subissent les professionnels de l’éducation et pris le contrepied de M.Sarkozy en assurant que pour enseigner la « morale commune », les enseignants ne sont pas « inférieurs aux hommes de religion », allusion à un discours de 2007 du président qui évoquait une supposée supériorité de l'homme d'Eglise sur l'instituteur. « Personne ne doit être jugé indigne de lire « La Princesse de Clèves » », a-t-il encore asséné.
Du côté des mesures, François Hollande a confirmé la création de 60 000 postes dans l'éducation sur le quinquennat à venir ainsi que la révision des rythmes scolaires avec un « allongement du temps scolaire sur l'année et sur la semaine, et en diminuant les surcharges journalières ». Il a par ailleurs réaffirmé que l’école maternelle et l’enseignement primaire seront une « priorité » de son action.
S'il est élu, M. Hollande ouvrira des « négociations durant l'été » avec le monde éducatif afin d’aboutir à l’élaboration d’une loi d'orientation et de programmation à l'automne.
Crédit photo : AFP
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