Pas un jour sans qu'un homme ne fasse des leçons de "féminisme".
En l'occurrence, c'est ici en Italie que se passe la scène. Alors qu'il était venu tenir en discours en hommage à Giulia Cecchettin, étudiante italienne de 22 ans victime d'un féminicide, assassinée en 2023 par son petit ami, le ministre de l’Éducation Giuseppe Valditara a expliqué dans le plus grand des calmes que les agressions sexuelles et viols sont dues "à l'immigration" et non au "patriarcat".
Les violences patriarcales, voilà bien un mot que l'homme politique réfute, à la Chambre des députés. Et oui car à l'écouter : "le patriarcat n'existe plus". La domination masculine ne serait plus à l'ordre du jour "depuis la réforme du droit de la famille en 1975, qui a remplacé la famille basée sur la hiérarchie par une famille basée sur l’égalité”.
Une assertion qui devrait à coup sûr plaire à toutes celles qui luttent aux quotidien contre les inégalités de sexe... Difficile de ne pas voir là l'excroissance des discours conservateurs et antiféministes d'extrême droite banalisés par la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.
On vous en parlait dans ce portrait de la politicienne.
Mais le ministre ne s'est pas arrêté là, loin s'en faut...
Dans son discours, le ministre de l'éducation italien explique sans détour : "notre Constitution n’admet pas les discriminations fondées sur le sexe... Mais il ne faut pas se voiler la face : l’augmentation des phénomènes de violence sexuelle est aussi liée à une forme de marginalité et de déviance qui dérivent en quelque sorte de l’immigration illégale"
Pour Giuseppe Valditara, la lutte contre l'immigration illégale devrait certainement faire office de combat majeur au sein des mouvements féministes. Compliqué cependant de lutter contre les violences quand on nie le mot-même de "patriarcat".
Et c'est d'autant plus ironique quand on sait que le politicien tient ses mots dans le cadre de l'instauration d’une fondation en hommage à une victime d’un féminicide ! Une femme tuée par son propre conjoint. Mais cela n'inquiète pas du tout Giuseppe Valditara.
Le patriarcat, un terme primordial mais encore très incompris, au sujet duquel l'on a dédié un décryptage étayé en compagnie d'une voix experte, à retrouver ici.
Alors que nos voisins italiens font face à ce genre de déclarations quelque peu controversés (euphémisme), on rappelle que ce 23 novembre aura lieu dans notre pays la marche contre les violences sexistes et sexuelles organisée par le collectif féministe Nous Toutes.
Associations et collectifs féministes appellent à manifester partout en France pour l'élimination des violences faites aux femmes et aux minorités de genre. Un événement essentiel à l'heure où le nombre de féminicides d'année en année.
Un fléau qui s'exprime en chiffres : ils sont à retrouver ici.