Né en 1963 à Senlis dans une famille engagée à gauche, il entame un cursus à sciences po Bordeaux puis suit les traces de son père en participant à un mouvement de jeunes de gauche puis en s'encartant au Parti Socialiste. Cela ne l'empêche pas de travailler quelques années en tant que juriste à la Banque Populaire. Il revient par la suite à son premier amour, la politique : il rejoint divers cabinets ministériels dès 1991. Il est ensuite parachuté dans la Manche où il remporte la mairie d'Octeville et devient député du département en 1997. Bernard Cazeneuve le perd en 2002 après avoir raflé la mairie de Cherbourg mais le récupère en 2007. Il devient l'un des portes-parole de François Hollande durant la campagne présidentielle de 2012.
Le nom de Bernard Cazeneuve a commencé à réellement se propager en 2012 suite à sa nomination dans le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre. L'homme qui va bientôt fêter ses 51 ans a tout d'abord exercé la fonction de ministre délégué aux Affaires européennes avant de gagner en renommée lorsqu'il se voit attribuer le ministère délégué au Budget. Le contexte est alors extrêmement tendu : nous sommes en mars 2013 et Jérôme Cahuzac, qui occupait jusque-là cette fonction, est soupçonné de détenir des comptes occultes à l'étranger et démissionne sous la pression. Bernard Cazeneuve s'est montré intransigeant en réaction aux aveux publics de son prédécesseur le 2 avril.
Durant son passage au Budget, Bernard Cazeneuve s'est illustré comme un défenseur tenace de la ligne de réduction budgétaire. Une position d'autant plus cohérente que l'affaire Cahuzac venait de secouer l'opinion. Outre cet engagement, le nouveau ministre de l'Intérieur est également connu pour avoir soutenu le « Non » contre le référendum européen en 2005 et pour avoir milité pour l'énergie nucléaire dans la Manche. Une personnalité qui, en plus de celle de Manuel Valls, risque d'hérisser encore davantage le poil d'EE-LV.