La réforme sur les rythmes scolaires ne convainc pas. Alors que les maires ont jusqu’au 31 mars pour se décider sur la mise en place de la semaine de quatre jours et demi dans les écoles primaires de leur ville en 2013 ou en 2014, beaucoup hésitent encore. Pour les convaincre et lever leurs inquiétudes, le ministre de l'Education nationale a entamé une tournée dans toute la France depuis une semaine. Mais l’annonce mardi du sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb d'« attendre 2014 » est un nouveau revers pour Vincent Peillon. Et près de 60% des villes ne se sont pas prononcées, Paris en tête. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a redit lundi qu'il mettrait en œuvre la réforme dès 2013 s'il « sent(ait) » que cela était possible. La mairie de Lille, Martine Aubry, souhaite, elle, prendre « le temps de la réflexion ». Marseille, c’est sûr, attendra 2014, et la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, a annoncé mercredi qu’elle « s’orientait » aussi vers cette décision. À noter que, selon l'Association des maires des grandes villes de France, la réforme pourrait représenter, pour les collectivités locales, un coût de près de 600 millions d'euros.
Et les mouvements de contestation massifs s'enchaînent pour le ministre de l’Education. Après deux jours de de grève dans les écoles, les centres de loisirs parisiens étaient fermés mercredi pour faire entendre la voix des animateurs, eux aussi sont concernés par la réforme. Avec la semaine de quatre jours et demi, l’amplitude horaire des temps périscolaires pendant lesquels ils ont la responsabilité des écoliers doit augmenter de trois-quarts d’heure par jour. « Que ce soit clair, nous ne nous opposons pas à la mise en œuvre de cette réforme à Paris. La question de la date - 2013 ou 2014 - dépend de l’académie et du maire. Ce que nous voulons c’est qu’un "schéma directeur" de l’organisation de la journée et de la semaine scolaires soit défini le plus rapidement possible », expliquait Jean-Pierre Lubek, secrétaire de l’UNSA-Animation au Monde.fr.
Quant aux Français, interrogés dans un sondage réalisé pour le Snuipp-FSU par Harris Interactive, ils sont 45% à estimer que leur commune ne dispose pas de suffisamment d'infrastructures pour accueillir les élèves dans le cadre des activités périscolaires qui seront mises en place. 57% d'entre eux estiment qu’elle ne dispose pas de suffisamment de personnel qualifié pour organiser les activités et encadrer les élèves. De plus en plus isolé sur cette question, le ministre de l'Éducation a réaffirmé sur France info mercredi son souhait de voir « le maximum » d'élèves bénéficier de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée prochaine, mais assuré qu’il ne fallait jamais « passer en force ».
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