50 % des personnes accueillies par les Restos du coeur ont moins de 25 ans. Et les étudiants sont de plus en plus nombreux à se rendre aux distributions du réseau associatif créé par Coluche il y a plus de quarante ans de cela. C'est ce que nous apprend un accablant reportage du média en ligne Brut.
Face-caméra, bénévoles des "Restos" et étudiants s'expriment. "On s'imagine que c'est pour les personnes qui dorment dans la rue, on ne se dit pas qu'en tant qu'étudiant, on va finir là, à faire une file d'attente comme ça. Mais faut avouer qu'en tant qu'étudiant, on souffre", y entend-t-on.
Une situation de précarité, et pour ainsi dire de pauvreté (ce mot qui semble si tabou) exacerbée par la pandémie.
"Pendant les week ends, quand on a pas cours, on fait exprès de se réveiller à 13h pour manger une seule fois, pour ne pas avoir à trop manger, pour ne pas finir sa ration", témoigne un étudiant face aux caméras de Brut. Avant de l'avouer : "Ca m'a quand même pris pas mal de temps pour me dire : Bon, là, il est temps que j'aille aux Restos du coeur, car je n'ai pas de sources de revenus qui me permettent de gérer mon école, mon loyer, ma nourriture".
Jean-Jacques, un bénévole du centre investi, affirme qu'une trentaine d'étudiants en moyenne afflue chaque semaine afin de s'approvisionner en nourriture : du lait, des pâtes, du riz, des légumes... Une situation que Patrice Douret, Président des Restos du Coeur, espère voir s'améliorer en 2022.