La séquence publiée sur TikTok est choquante, mais comme le précise l'une des deux victimes, Naya Martinez, "des choses comme ça à Londres dans la communauté LGBT, ça arrive tous les jours". On y voit un groupe de jeunes hommes agresser verbalement la jeune femme transgenre de 21 ans et son ami Valentino Kyriakou, jeune homme gay de 22 ans, alors qu'iels sont assis·es dans un fast-food dans le quartier de Wembley, à Londres, samedi 29 janvier au soir.
Derrière la caméra, l'un des auteurs de ces actes odieux, que l'on peut entendre rire en entendant les propos homophobes et transphobes de ses camarades. Inquiet·es pour leur sécurité, Naya Martinez et Valentino Kyriakou finissent pas sortir de l'établissement en tentant de calmer le groupe, sans succès.
A la BBC, Naya Martinez raconte : "Je me souviens de ce type qui m'a dit : 'Tu n'es pas d'ici et cela n'est pas fréquent ici'... Et je me disais : 'Pourquoi, je commande ma nourriture ?' et il disait : 'Non, je te supplie de sortir ou je vais te poignarder'."
"Ils nous traitaient de tous les noms et nous menaçaient de nous poignarder dans le fast-food, alors nous avons dû partir sans même avoir pris toute notre nourriture", se rappelle à son tour Valentino Kyriakou. "J'ai littéralement pensé qu'ils étaient sur le point de nous poignarder".
Et de continuer : "Ils devenaient fous - ils sont passés de un à cent. Ils étaient tellement, tellement en colère, je ne sais pas pourquoi. Ils se sentaient littéralement menacés par nous - c'était fou. Et tout ce que nous faisions, c'était de rester là à attendre de récupérer notre nourriture"
Devant le caractère viral de la vidéo, le jeune homme a décidé de prendre la parole. "Je pense que cela aidera d'autres personnes et sensibilisera l'opinion publique, car dans la société actuelle, il y a tellement de choses sur la communauté LGBT qui ne sont pas reconnues", a-t-il déclaré. "Et ceci est un exemple massif, de la transphobie et de l'homophobie à l'état brut."
De son côté, Naya Martinez s'estime "surprise que la vidéo soit devenue aussi virale et qu'elle attire l'attention des gens". Comme Valentino Kyriakou, elle souhaite utiliser la plateforme pour alerter. "Je suis heureuse que cela soit arrivé parce que c'est peut-être l'occasion parfaite pour nous de nous exprimer et de faire savoir aux gens que ces choses se produisent réellement. C'est incroyable".
Depuis l'attaque cependant, la publication a été supprimée. "La haine n'a pas sa place sur TikTok", affirme le réseau social, "et nous ne tolérons aucun contenu ou compte qui attaque, incite à la violence ou déshumanise les gens en raison de leur genre ou de leur sexualité". Et de conclure: "Nous travaillons agressivement pour combattre les comportements haineux en supprimant les comptes et les contenus qui violent nos politiques, comme nous l'avons fait dans ce cas."
La police de Londres a quant à elle précisé que des enquêtes étaient en cours pour identifier les personnes figurant sur les images.