Six ans après la sortie de son dernier album SOS, Diam's a mis sa carrière dans la musique entre parenthèses. Aujourd'hui divorcée puis remariée, l'ex-rappeuse convertie à l'Islam a opéré un dimanche un retour sur la scène médiatique. Non pas par le biais de la musique – elle avait annoncé en septembre 2012 vouloir mettre un terme à sa carrière – mais en librairie, avec Mélanie, française et musulmane, publié aux éditions Don Quichotte.
Ce n'est pas la première fois que Diam's se lance dans l'écriture. En 2012, son Autobiographie s'était écoulée à plus de 60 000 exemplaires. La chanteuse y revenait longuement sur son enfance, racontait son entrée dans le monde du show-business, et se confiait sur sa dépression, puis sur sa conversion à l'Islam.
À 34 ans, aujourd'hui maman d'une petite Maryam née en 2012 et d'un petit Abraham, Mélanie Georgiades semble apaisée. Dans un entretien accordé à "Sept à Huit", la jeune femme est longuement revenue sur les attentats qui ont secoué la France en janvier dernier. Expliquant à Thierry Demaizière les avoir vécu "de plein fouet", elle indique aussi les condamner "de toute ses forces", même si les caricatures du prophète l'ont choquée. "Il faut entendre que quand on blesse, on ne peut pas tout dire."
Diam's regrette aussi que l'ensemble de la communauté musulmane ait été stigmatisée suite aux attentats. "Ça me dépasse, c'est évident qu'il s'agit de groupuscules égarés. Ce n'est pas l'Islam. On est réduit à quelques fous", explique-t-elle. "Je suis Française et musulmane, je n'ai pas à choisir". "On fait profil bas, on fait attention quand on sort", reconnaît-elle, avant d'affirmer avoir déjà été insultée alors qu'elle se promenait dans la rue voilée.
Le voile justement, Mélanie Georgiades y revient aussi longuement. "J'ai décidé de couvrir tout mon corps, ce n'est pas une question de peur, c'est mon rapport à dieu et non pas aux hommes", assure-t-elle, avant de s'adresser aux féministes. "J'aimerais que les féministes comprennent une liberté que j'ai défendu : la liberté d'être soi-même, de faire ce qu'on veut de son corps. En quoi, moi, Mélanie voilée, je n'aurais pas le droit de couvrir mon corps alors qu'un corps nu vend un pot de yaourt. Je réclame le droit de me couvrir."
"Je ne suis plus Diam's, ça c'est sûr, je suis Mélanie", poursuit la jeune femme, qui n'assume pas son passé de rappeuse. "Je n'assume pas. J'étais vulgaire. Je ne suis plus cette femme-là. (...) J'aime vivre, encore plus qu'avant. La vie a de la valeur, pour moi, aujourd'hui, elle a une grande valeur. Je suis heureuse ! Je suis un être humain, c'est fou! Je ne peux plus faire abstraction du milieu dans lequel j'évoluais. (...) J'avais une colère en moi, j'aimais le rap parce que c'était brutal. Je deviens tout d'un coup, super-apaisée, femme au foyer et je suis super-heureuse (...) Ce n'est plus la guerre dans ma tête. Je suis tranquille, quoi !"