Une étude internationale portant sur la représentation des femmes dans les films pour enfants : tel est le projet de l’ONU Femmes et du Geena Davis Institute on Gender in Media, soutenus par la Fondation Rockfeller. Chapeautée par Stacy Smith, professeure en communication et en journalisme à l’Université de Californie du Sud, cette enquête de grande ampleur analysera les films familiaux diffusés dans une dizaine de pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Russie, Australie, Japon, Chine, Inde, États-Unis) ainsi que les stéréotypes de genre que ces derniers véhiculent.
Car, comme l’a rappelé Lakshmi Puri, directrice d’ONU Femmes, lundi, lors de l’annonce du lancement de cette étude, « les stéréotypes de genre dans les médias sont des facteurs socio-psychologiques qui influencent la façon dont sont perçues les femmes et les filles. Ils influencent également leur estime de soi et les relations entre les sexes ». Et d’ajouter : « On ne peut pas laisser la mauvaise image de femmes et des filles détruire ce que nous avons gagné en terme d’égalité de genre et d’émancipation des femmes. Nous espérons que l’étude va pointer du doigt les facteurs qui influencent positivement la perception des femmes dans la société. »
De son côté, l’actrice oscarisée Geena Davis, dont l’institut sur le genre dans les média porte son nom, a rappelé qu’en raison « du manque de personnages féminins substantiels dans les médias, qui leurs sont consacrés, nos enfants intègrent le message que les femmes n’occupent pas la moitié de la place dans le monde ». L’actrice de Thelma et Louise a par ailleurs relevé que les personnages féminins étaient souvent représentés de façon « hypersexualisée, même dans les films qui s’adressent aux très jeunes enfants ».
En effet, en décembre dernier, une étude de l’institut Geena Davis portant sur des émissions de prime time, des dessins animés et des films familiaux diffusés sur dix grandes chaînes aux États-Unis avait démontré que 28,3% des personnages féminins sont vêtus de façons sexy, contre seulement 8% de personnages masculins. De même, dans les programmes diffusés en première partie de soirée, 37,5% des femmes étaient minces. Les hommes, eux, n’étaient que 13,6% dans ce cas.
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