Les jours passent et les tendances TikTok n'en finissent pas de nous étonner. Récemment, un phénomène bien intrigant (pour ne pas dire révoltant) s'y est développé. Son nom :"Previous Owners".
Une suite de vidéos dans lesquels des utilisatrices tentent de se "vendre" en se donnant des notes qui pourraient être attribuées à des voitures d'occasion, avec des catégories comme "anciens propriétaires", qui détaille le nombre de leurs ex, et "kilomètres", le nombre de partenaires sexuels. Ou encore, elles décrivent leurs "autocollants", pour leurs tatouage, et l'"année" et la "marque" ainsi que le "modèle", pour leur âge, ethnie et nationalité. Le tout, au rythme du tube Let's Groove de Earth, Wind and Fire.
"Besoin d'un propriétaire. Propriétaires précédents : 2, kilomètres : 3, état : excellent, pas d'accident, très fiable, année : 2000", écrit ainsi l'une d'elles, rapporte The Independent. "Marque : hispanique, modèle : mexicain, a eu un accident mais est récupérable, très fiable", a lâché une autre. Et de s'objectifier dans la bonne humeur. Aie.
Sur Twitter, les critiques n'ont pas tardé à fustiger cette "trend" qu'on peut considérer - comme certaines - "bizarre", voire carrément problématique. "Pourquoi se rabaisser comme ça ?", questionne notamment une jeune femme. Et en effet, la question mérite d'être posée. Pourquoi se considérer soi-même comme un objet qu'on possède et qui perd en valeur au fur et à mesure des relations ou des rapports sexuels qu'on entretient ? Car c'est bien là le message sous-jacent (et espérons-le, inconscient) de la tendance.
"C'est quoi cette tendance TikTok où les filles se décrivent comme si elles étaient des voitures et appellent leurs anciens partenaires "anciens propriétaires"... Le féminisme n'a pas été inventé ou j'ai raté quelque chose ?", s'indigne à juste titre une internaute. "Je veux juste le meilleur pour nos enfants", s'inquiète avec cynisme une deuxième. "Je comprends que ce n'est qu'un format de tendance mais je suis désolé, nos partenaires ne nous possèdent pas et ça ne devrait même pas être sous-entendu", rappelle une troisième à qui devrait l'entendre.
Clairement, au vu des multiples contenus passionnants qui déconstruisent les esprits de ses adeptes sur la plateforme, on se demande pourquoi autant de temps et d'attention perdus par des jeunes femmes à se rabaisser de la sorte, et à huiler par la même occasion les roues du patriarcat. La réponse est tristement évidente : parce que le même système oppressif est passé par là.